ACETABULE, ACÉTABULE, subst. fém.,ACETABULUM, ACÉTABULUM, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1524-1546 terme d'anat. « cavité où s'emboîtent certains os » (
Tagault,
Inst. chir., 576 ds
Gdf. Compl. : Lors il faut poulser l'os qui est tombé de son lieu, du costé où il est cheu en l'aultre contraire, et ainsi le mettre en son propre
acétabule et cavité);
b) 1546
acetables (pl.) « orifices des vaisseaux sur la surface interne de la matrice », terme d'anat. (
Ch. Estienne,
Dissect. des parties du corps, 389, 12 ds
Quem. t. 1 1959, 47
s.v. acétable : les
acetables de la matrice);
2. 1548 terme pharm. « mesure de liquide » ([
Hist. des plantes mise en commentaire par Léonard Fuchs, méd., et trad. de latin par Guillaume Guérout], XX ds
Gdf. Compl. : Les grains de suyn et d'hyeble, si on en boit jusques a la quantité d'un
acetabule, font uriner);
3. a) 1694 bot.
acetabulum (
T. Corneille,
Dict. des Arts et sc. : Accetabulum, sorte de plante appelée autrement
umbilicus Veneris). − 1771,
Trév.; b) 1897 terme bot.,
Nouv. Lar. ill. s.v. acetabulum : Bot. Nom donné par Hoffmann à l'organe des champignons vulgairement appelé
réceptacle; 4. 1771 terme zool.
Trév. : Acetabule se dit encore des vases ou mamelons creux qui sont le long des pieds des polypes et des nautilles, par lesquels ils sucent l'air et l'eau, et les rejettent ensuite.
Empr. au lat.
acetabulum (de
acetum « vinaigre » attesté au sens de « vase » dep. Varron ds
TLL s.v., 378, 27) « mesure pour les liquides » dep.
Pline,
Nat. hist., 21, 185 ds
TLL ibid., 378, 49 : cum acetabuli mensura dicitur, significat hermine quartam, id est drachmas XV;
cf. ixes.,
Antidot. Sangall. p. 92, 33 ds
Mittellat. W., I,
s.v., 113, 46 : mel acetabulu, d'où 2. P. anal., a désigné de bonne heure des objets de forme concave :
cf. avec 1 a :
Pline,
Nat. hist., 28, 179 ds
TLL ibid., 379, 9 : ossa ex acetabulis pernarum, circa quae coxendices vertuntur, d'où p. anal. 1 b :
cf. avec 3 a :
Gloss. de Bot. grecs, éd. Delatte, 14, 439, 20 cité par
André 1956,
s.v. acetabulum; cf. avec 3 b :
Pline,
Nat. hist., 379, 16 : urtica maxime noscitur acetabulis in flore purpuream lanuginem fundentibus)
cf. avec 4 :
acetabulum « suçoir de polype » :
Pline,
Hist. nat., 9, 85 ds
TLL ibid., 379, 10 : luctatur... polypus complexu et sorbet acetabulis ac numeroso suctu trahit. À remarquer que le 1
ersens du mot, celui de « vinaigrier » n'est pas attesté av. la 1
remoitié du
viies. (
Isidorus,
orig., 20, 4, 12 ds
TLL, I,
s.v., 378, 25 : acetabulum, quasi acetaferum, quod acetum ferat;
cf. xes.,
Abbo, mon. s. Germani in Pratis, 3, 45 ds
Mittellat. W. I,
s.v., 113, 37 : acitabula (gloss. : vas, quo fertur acetum). La forme adaptée
acétable semble propre au
xvies. Comp. avec
acétabule : fr.
cotyle et
cotyledon; voir
Pauly's Real. Encyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, Neue Bearb. begonnen von G. Wissowa, Stuttgart, 1894.