ACCRÊTÉ, ÉE, adj.
Étymol. ET HIST.
I.− D'un animé
a) 1532
acresté, sens propre « dressé comme une crête » (
Rabelais, II, 1 ds
Hug. : Les aultres enfloyent en longueur par le membre, qu'on nomme le laboureur de nature : en sorte qu'ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert, et
acresté à la mode antique); 1562-1611
acresté, id. « qui lève la crête (d'un coq) » (
Du Pinet,
Pline, X, 21 ds
Gdf. : Le coq se desmarche fierement, tenant le col roide, estant
accresté comme un soldat;
Cotgr. : crested, copped; having a great crest, or combe, as a cocke);
b) 1532
id. sens fig. « hautain, fier (d'une personne) » (
Rabelais, II, 16 ds
Hug. : Il avait une aultre poche pleine de alun de plume, dont il gettoit dedans le doz des femmes qu'il voyoit les plus
acrestees); 1611,
Cotgr. :
accresté (...) also cockit, proud, saucie, stately, lustie, creast-risen; demeuré dans dial. du Centre, entre autres Berry (
FEW t. 2, p. 1351b), d'où 1853 repris par
G. Sand,
Maîtres sonneurs, xixeveillée ds
Gdf.).
II.− D'un inanimé
a) 1562
accresté, d'un inanimé concr. « pointu » (
Du Pinet,
Pline, XVIII, 35 ds
Gdf. : Quand le cornichon de la lune qui est tourné contre le septentrion est fort pointu et
accresté, il presagit la bise), attest. isolée; 1606
id. « surmonté d'une crête, d'un panache » (Trad. de
Folengo,
Merlin Coccaie, L. XV (II, 28) ds
Hug. : Il porte en teste un heaume
accresté et la visière fermée), attest. isolée; 1863 repris par
Gautier,
Fracasse, 295;
b) 1571
acresté, d'un inanimé abstr. (
La Porte,
Epithetes ds
Gdf. : Insolence
acrestee).
Part. passé adjectivé du verbe
accrester (s'), 1542, Du Pinet « lever la crête en signe d'orgueil (d'un coq) », 1611 emploi fig.,
Cotgr., lui-même dér. de
crête*.