ACCROÎT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1174
mettre acreis a « augmenter la fortune, le bien-être de (qqn) » (
Garnier,
Vie de S. Thom., éd. Walberg, 58 : Mult poëz, mal conseil ot li reis; Il ne deit faire a clerc n'a iglise defeis, Ne tolir rien de[l] lur, mes
mettre i pot
acreis);
xiies. « accroissement (d'une possession) » (
Jordan Fantosme,
Chronique de la guerre entre Henri II et son fils aîné en 1173 et 1174 ds
Chron. des ducs de Normandie par
Benoit, éd. F. Michel, t. III ds T.-L. : Ne rendra le chastel pur or ne pur argent Ne pur d'Escoce
acreis, se il l'aveit en present); 1554
accroist de puissance (
Thevet,
Cosmogr. VI, 4 ds
Hug. : L'
accroist de la puissance de Mehemet vint des Chrestiens mesmes);
b) 1308 « enchère » (Arch. JJ 40, f
o50 v
ods
Gdf. : Nous, seigneurs et maistres de comptes de Paris, faites les criees et
acroiz, et les solempnitez sollempnelment cheues et passees accoustumees a faire es fermes et marchiez...);
c) id. « crue » (
Thevet,
Cosmogr. II, 10, ds
Hug. : Ces deux fleuves sont posez soubs mesme radiation perpendiculaire, jaçoit qu'ils sourdent en plages et regions diverses, ayans mesmes causes de leur
accroist et decroist);
d) 1562 « profit, gain » (
Calvin,
Serm. sur le Deuter., 134 (XXVIII, 117)
ibid. : Dieu n'a point défendu tout gain... Mais il a defendu le profit ou l'
accroist qu'on rend a celuy qui baille le sien sans son dommage, et cependant veut succer la substance d'autruy); ne semble plus attesté en ce sens après le
xvies.; repris ds
Boiste 1829 :
accroît : augmentation d'un troupeau;
2. 1585 « croissance (des êtres vivants) » (
Cholières,
7eap. Disnee, p. 285 ds
Hug. : Nature employe la nourriture qu'ils prennent, tant en leur nourriture qu'en l'
accroist de leurs parties corporelles); ne semble plus attesté en ce sens après le
xvies.; repris ds
Littré :
Accroît : en parlant d'une plante, facilité à croître.
Subst. dév. de
accroître*.