ACCOUVER, verbe.
Étymol. ET HIST. − 1. Début
xiiies. « couvrir » hapax (
Amadas et Ydoine, Richel. 375, f
o322 h ds
Gdf. : Tout a loisir le fait lever, Caucier, vestir et
acouver, car il li ot robe aportee Tel com le soir l'ot devisee); 1611 « couvrir, cacher, en s'accroupissant comme une poule » part. passé adj. (
Cotgr. :
Accouvé. Brooded; set close on, crowded over; also, covered, hidden, overshadowed); d'où p. anal. part. passé adj. 1690 (
Fur. :
Accouvé. Qui se tient au coin de son feu, en fainéant, en paresseux, sans vouloir en sortir pour travailler; il est bas et vieux); encore en usage dans les parlers de l'ouest : norm.
s'accouver « s'accroupir »
Moisy; ang.
id. «
id. »
Verr.-On. 1908; de même dans les patois romans de la Moselle
id. «
id. »
Zeliqzon;
2. a) xve-
xvies. « mettre à couver (une oie, une poule) » (
Anc. Poés. franc., X, 161 ds
Hug. : une ouaye fut en ceste année... Tout auprès de Nogent-le-Roy Pour sa beaulté
fut acouvée);
b) 1752 emploi pronom. « commencer à couver les œufs » (
Trév. : accouver v. n. les poules et les canes
s'accouvent quand elles commencent à couver leurs œufs);
c) 1960,
Lar. : Accouver. Réaliser l'incubation artificielle des œufs.
Dér. de
couver*, avec préf.
a-1*; étymol. préférable au lat.
accubare « être couché » (dep.
Plaute,
Bacch., 72 ds
TLL s.v., 339, 26) proposé par Horning ds
Z. rom. Philol., IX, 141 et XXVI, 326;
FEW t. 24, p. 87-88; en effet, les sens de
accouver reposent directement sur la notion « couver » et postuleraient pour
accubare une évolution sém. analogue à celle de
cubare. Accouver n'a d'équivalents ni en prov. ni dans le reste de la Romania. La formation de l'a. fr.
acoveter, dér. de l'a. fr.
coveter est parallèle à celle de
acouver, dér. de
couver.