ACCORTEMENT, adv.
Étymol. ET HIST. − 1. Mil.
xives. « d'une manière avisée » (
L'Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, Société des Anc. Textes fr., Paris 1913, t. 1, vers 3676 : Salver te pues bien et
acortement A sostenir ta fame et ton enfant), qualifié de
vieilli ds
Ac. Compl. 1842,
Besch. 1845,
DG, Rob. 2. 1842,
Ac. Compl. s.v. : accortement, adv., v. lang. : commodément; attest. isolée.
Prob. dér. de
accort* (suff.
-ment2*) mais tôt rapproché de l'ital.
accortamente (dér. de
accorto « avisé, habile ») au sens de « avec habileté » dep.
xives. (Pétrarque ds
Batt.);
cf. 1532,
Arioste,
Orlando Furioso, 25, 21 ds
Batt. t. 1 1965 : Se pur questa è Bradamente, or come/ha si tosto in oblio messo il mio nome? » Per ben saperne ilcerto, accortamente Ruggier le disse : « Io v'ho veduto altrove... ». Relation avec l'ital. évidente dans son emploi par l'italianisant Vernassal,
Hist. de Primaleon de Grèce, continuant celle de Palmerin d'Olive, naguère tirée tant de l'ital. comme de l'esp. et mise en nostre langue vulgaire par François de Vernassal, 1550 (
Quem.; sur Vernassal italianisant, voir
Picot,
Les Fr. italian. I, 271-274);
accortement signalé comme empr. par
N. Du Fail,
Contes d'Eutrapel, conte 33, éd. Courbet, t. 2, p. 158 : Ie vous diray, respond le Sophiste, vous auez parlé de ie ne say quels
acortement &
aconché... Eutrapel... fit excuse de sa liberté, d'estre peu Courtisan... changer & inuertir les noms de nostre pays, pour en aller emprunter ailleurs). [Le sens « gracieusement » mentionné par
Lar. 19e, s.v. est une interprétation de l'ex. de V. Hugo, cité
sup. sém.]. −
Sar. 1920, p. 54;
Tracc. 1907, p. 98-99;
Vidos ds
Arch. rom. XIV, p. 135.