ACCORD, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. Apr. 1160 « pacte scellé par un serment » (
Wace,
Rou, éd. Andresen, II, 2539 : Que ieo partir m'en puisse sanz pariure aparant; ja mais a sun
acort n'en iere en mun viuant);
2. id. « conformité, harmonie de sentiments (entre des pers.) », syntagme
d'un acort (
ibid., II, 429 : Tuit furent
d'un acort e d'une volenté); apr. 1160 syntagme
d'accord (
Id.,
ibid., II, 291 ds T.-L. : seient si bien
d'acort Que l'uns ne faille a l'altre pur vie ne pur mort); 1538 « union, harmonie (entre des choses) » (
R. Estienne,
Dict. françois-lat., éd. 1539 :
Accord de sons et de choses différentes, Symphonia, Harmonia), d'où divers emplois :
a) 1341 mus. « harmonie de sons émis simultanément » (
Mir. de N. D. par pers., 30, 1409, éd. Paris et Robert, ds
Cohn,
Arch. St. n. Spr., 140, p. 93 : Ce rondel ci, qui bon me semble, Disons, il est de bons
accors);
id. « rapport exact entre divers sons » (
ibid., 17, 1809 : Ensemble d'un assentement Nous fault d'un motet le recort Chanter : bon fol, a nostre
accort Tost vous mettez);
b) 1677 peint. « harmonie des couleurs » (
Roger de Piles,
2econversation, p. 292 ds
Brunot t. 6 1966, p. 708, n. 7 : Ainsi toutes les couleurs... doivent s'accorder et convenir, pour ainsi dire, en une couleur... Cet
accord se fait de deux façons);
c) 1350 « fiançailles » (
B. de Seb., II, 789 ds
Gdf. Compl. : Car j'ai mainte fois oy dire et conter Qu'a noeches et
acorpz, pour raison affermer, Doivent li saige gent leurz bons amis mander);
d) 1690, mar., « étais », par confusion avec
accore, voir
Jal 1848 (
Fur. s.v. :
Accords ou étais en termes de Marine, sont de grandes pièces de bois dont on se sert pour soutenir le navire que l'on construit, tant qu'il est sur le chantier);
e) 1690 gramm. (
Fur. s.v. accorder : accorder se dit aussi, en parlant du régime, de l'
accord que les parties d'oraison doivent avoir ensemble).
Dév. de
accorder*. L'a. fr. connaissait 2 synon. :
accorde et
accordance.