ACCIDE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1262-1268
accide, « indolence, paresse, manque de zèle » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. Chabaille, p. 465 : De
accide naissent malice, petit corage, desesperance, paresce, desconnoissance, non porveance, sotie et delit de mal);
accede (
ibid., p. 264); av. 1265 « Paresse (personnifiée) » (
Rutebeuf,
Voie de Paradis, Jubinal ds
Gdf. :
Accide, qui sa teste cuevre, Qu'ele n'a cure de fere oevre Qu'a Dieu plaise n'a saint qu'il ait); encore attesté au
xves.
Empr. au b. lat.
accidia (
Gloses, CGL, IV, 5, 32 ds
Ern.-Meillet 1959) forme du lat. chrét.
acēdia (empr. lui-même au gr. α
̓
κ
η
δ
ι
́
α) due soit à un rapprochement avec
accidere (
Ern.-Meillet), soit à la prononc. de ι pour η en gr. de la Koinè
(REW3), soit au rapprochement avec le premier
(accidere) par l'intermédiaire du second (α
̓
κ
η
δ
ι
́
α, prononc.
acidia). Lat. chrét.
acēdia désigne la nonchalance, la tristesse spirituelles :
Cassianus,
Collationes, 5, 2 ds
Blaise 1954 : acēdia est taedium et anxietas cordis quae infestat anachoretas et vagos in solitudine monachos;
cf. avec Brunet Latin :
Cassianus,
Inst., 5, 1,
ibid. : principalia vitia... quintum tristitiae, sextum acediae; fréq. en lat. médiév. en réf. à la vie spirituelle. Fr.
accide xiii-xves., le plus souvent en réf. à la vie spirituelle des religieux ou des clercs.