ACCESSOIRE, adj. et subst. masc.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : a. prov. adj. :
accessoria, subst.
accessori; n. prov. subst.
accessori; cat. adj.
accessori, -ória; ital. adj.
accessorio.
I.− Adj. − 1. terme jur. 1296; semble disparu au
xviie, repris au
xxes., subsiste, « qui s'ajoute à un élément principal » (ds
Langlois,
Textes relatifs à l'hist. du Parlement, p. 161 ds
DG : choses qui sont
accessoires à ces trois articles);
2. devenu terme gén. 1422, subsiste, « qui accompagne, qui est subordonné à » (
Alain Chartier,
Le Quadrilogue invectif,
Œuvres, p. 444 ds
Gdf. Compl. : Que chevance et avoir ne sont que
assessoires et serves a vertu);
3. spécialisé dans différents emplois techn.
a) anat. 1752, susbiste (
Trév. : Les nerfs
accessoires appartiennent à la huitième paire et naissent par plusieurs filets des deux côtés de la moëlle de l'épine du cou);
b) art. milit. 1865, susbiste (
La Châtre t. 1 1865 : Défenses
accessoires. Obstacles qu'on emploie pour augmenter la résistance des ouvrages de campagne, et par le moyen desquels on retient l'ennemi sous les feux des retranchements).
II.− Subst. − 1. angl.-norm. 1269-75 hapax « celui qui se joint à un autre, complice » (
H. de Britton,
Loix d'Angleterre, f
o51 v
ods
Gdf. Compl. : En droit... de trespassours... et des
accessoires... nule peyne ordiné, forsque soulement vers les principals trespassours);
2. terme jur. 1328, subsiste, « ce qui s'ajoute à l'élément principal » (Arch. Loiret, Ste-Croix, Fresnay d'Aubery, A 1 ds
Gdf. Compl. : Tant sur le principal que sur l'
accessoire);
3. devenu terme gén. 1611, subsiste (
Compte 2ede François Drouhet, Arch. Mun. Avallon GG 171,
ibid. : Pour l'essy et les
accessoires de la cloche, 10 liv. 10 s.);
4. xves. « complication, situation difficile, malheur » (
Dial. de Maillepaye et de Baillevant ds
Jacob,
Poés. attrib. à Villon, ibid. : − Mallepaye : Quel bien! − Baillevant : Quel heur! − Mallepaye : Quel
accessoire!);
Ac. 1694,
Fur. 1701,
Trév. 1704,
Ac. 1718, ... indiquent que ce sens est vieilli;
5. spécialisé dans différents emplois techn.
a) pharm. 1701-1771 (
Fur. :
Accessoire. En matière de pharmacie, veut dire un changement qui arrive au médicament par des choses extérieures et qui augmente ou diminue sa vertu);
b) anat. 1752, subsiste (
Trév. : L'
accessoire du long extenseur des orteils en termes d'anatomie est une masse charnue, longuette et platte, située obliquement sous la plante du pied...);
c) peint. 1771, subsiste (
Trév. : accessoire en peinture, sont des choses que l'on fait entrer dans la composition d'un tableau, qui, sans y être absolument nécessaires, servent beaucoup à l'embellir, lorsque le Peintre fait les places, sans choquer les convenances);
d) th. 1835, subsiste (
Ac. : Accessoire, se dit particulièrement, au Théâtre, de certains objets qui peuvent être nécessaires à la représentation, tels que lettre, bourse d'argent, écritoire, etc.). L'emploi de
accessoire en art cinématographique est plus tardif (1907, Méliès d'apr.
J. Giraud,
Le Lex. fr. du cinéma, 1956).
Empr. du lat. jur. médiév.
accessorius I, adj. au sens 1 av. 1280 (
Chart. Civit. Erfurtensis, 284 p. 182, 9 ds
Mittellat. W. s.v., 82, 68 : de quantitate summe principalis et accessorie); II subst., terme jur. au sens 2 av. 1216 (
Reg. Innoc. III pap. super neg. imp. n
o64, éd. Holzmann, p. 101 ds
Nierm. s.v. : accessorium tenere non debeat si non tenuerit principale);
cf. lat.
accessio, terme jur. dès
ca 180 opposé à
res principalis : Gaius,
Inst., 3, 126 ds
TLL s.v., 287, 13 : horum obligatio accessio est principalis obligationis, nec plus in accessione esse potest, quam in principali re. II 1 reflet du m. angl.
accessorie « complice d'un crime » (
MED t. 1 1954,
s.v.); II 4 prob. par contamination de
accessorius avec
accidens, accidere signifiant « tomber, arriver de façon généralement fâcheuse ». Toute l'hist. du mot dans la lang. jur. et dans la lang. commune semble marquée par l'adage lat.
accessorium sequitur principale.