ACCEPTER, verbe trans.
Étymol. ET HIST.
I.− Obj. subst. − 1. Ca 1250 « consentir à, recevoir, agréer (ce qui est proposé) » :
a) ca 1250 dans trad., emploi relig. (
Bible, B. N., 899, fol. 245 b ds
Gdf. Compl. : Lors
accepteras tu [ce est a dire recevras] sacrefice de justice);
b) 1317 «
id. (obj. inanimé) », emploi jur. (
J. Richard,
Comtesse Mahaut, 155 ds
R. Hist. litt. Fr., I, 183 : A maistre Arnoul de Quiquenpoit phisicien, huit livres parisis pour ce qu'il s'est pris garde de Robert nostre fil qui estoit malade, et voulons qu'elles vous
soient acceptees en vos comptes); extrêmement vivant dep. cette époque comme terme jur.;
c) 1
ertiers
xives. «
id. (obj. animé) » (
La Dame à la licorne, éd. Gennrich, 5871 : D'aler o li [le chevalier au Lyon] en celle queste Chascuns forment si l'amoneste. Les .
xii. [chevaliers] prist et
acepta, On cnul autre n'en acointa);
2. Fin
xves.
accepter (les pers.) « juger en faisant entrer en ligne de compte la qualité de la pers. », terme jur.
(Ancienn. des Juifs, Ars., fol. 134 c ds
Gdf. Compl. : Ils deprimoient justice et donnoient jugemens
acceptant les personnes et selon les joyaulx qu'on leur donnoit). − 1658 (
Pascal,
Pensées, XXI, 1 ds
DG : Dieu n'
acceptait point la postérité d'Abraham).
II.− Obj. inf. − Av. 1362 « consentir à (+ inf.) » (
Bersuire,
Tite-Live [trad.] fol. 116 c ds
Gdf. Compl. : Il
avoit accepté estre leur duc pour venir vers lui).
Empr. au lat.
acceptare, fréquentatif de
accipere (qui n'a survécu, sous forme sav., que dans qq. dial. gallo-rom., voir
FEW s.v. et, sous forme pop., qu'en Italie du sud, voir
REW s.v.), donc « avoir l'habitude de recevoir, recevoir volontiers » :
Plaute,
Pseudolus, 627 ds
TLL s.v., 283, 13 : rationes eri Ballionis curo, argentum accepto et quod debet dato; utilisé en lat. chrét. et en b. lat. au sens de « recevoir »; (
cf. avec I 1 :
Vulg., Ps., 50, 21 ds
Blaise 1954
s.v. : Tunc acceptabis sacrificium justitiae); à partir du 1
ers. se développe le sens « consentir à, recevoir » (attesté pour
accipere dep. Ennius) :
Silius Italicus, 7, 41 ds
TLL, ibid., 283, 29 : Veientum populi violata pace, negabant acceptare iugum, d'où I 1 b; I 2 non attesté pour lat.
acceptare; repris au lat. chrét.
accipere « avoir égard à » (
Itala, Levit., 19, 15,
ibid. 318 54 : non accipias [
Vulg. = consideres] personam pauperis;
cf. aussi III Esdras, IV, 39 : non est apud eam [veritatem] accipere personas), − ou au lat. (personarum)
acceptio (acception*
); voir aussi
Théol. Cath. t. 1, 1
s.v. acception de personnes; II (obj. inf.) signalé en lat. médiév. ds
Constitutiones imperat., II, 188, 2 ds
Mittellat. W. s.v., 80, 19;
cf. lat. chrét.
accipere + inf. (
Tertul.,
Marc., 4, 34 ds
Blaise 1954 : nec enim accepisset Petrus dicere).