ACCENTUER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − a) Ca 1300 « prononcer suivant les règles de l'accent tonique » (
Gloss. de Salins, ds
Gdf. Compl. : accentuo,
accentuer); fin
xives. «
id. »
(Lexique Aalma, Bibl. Nat., 13 032, éd. Roques,
Rec. gén. lex. Moy. Âge, II, p. 8, 80 : accentuo, -as :
accentuer)
; b) 1511 « réciter un poème (selon les règles de la prosodie) » (
Lemaire de Belges,
La Concorde des deux langages, 304-6, éd. Frappier, p. 20 ds
Fr. mod., 21, 1953, p. 216 : La maint gosier barritonnant bondit, Qui lai pronunce ou balade
accentue, Virelay vire ou rondel arrondit);
c) 1549 « marquer (une lettre, une syllabe) d'un accent » (
R. Estienne,
Dict. François lat. :
Accentuer une syllabe en hault, ou en bas, ou en circunflex, Syllabam acuere, vel eleuare, Grauare, vel deprimere, Circunflectere);
d) av. 1850 « donner plus de relief, de saillie » fig. (
Balzac ds
Journet-Petit t. 1 1966 : Les vieilles filles n'ont-elles pas toutes un certain talent pour
accentuer les actions et les mots que la haine leur suggère?).
Empr. au lat. médiév.
accentuo, -uare, attest. au sens a dep. 1146-1148, (
Nivardus [Rhenanus?] magister Gandavensis,
Ysengrimus, 5, 559 ds
Mittellat. W., 78, 56 : dumque docent amén quasi Graecum, accentuat ágne); le m. fr.
accenter (dep. 1
remoitié du
xives. «
id. »
, accenter, Gloss. Paris, B. N. lat. 7692 et Conches 1 ds
M. Roques,
Lex. fr. Moy. Âge. p. 242 : accentuare :
accenter; 2
emoitié
xives. inf. substantivé « action de donner à la voix plus d'intensité sur une syllabe »,
acenter, Hist. de Jean IV, Preuv. de l'Hist. de Bret., nouv. éd., t. 2, col. 363 ds
Du Cange s.v. accentuare : Lire sçeis tu, voire chanter; L'en le sçait bien à l'
Acenter) est soit empr. au lat.
accentare, var. de
accentuare (
xiies.
Opusculum de accentibus, P 42 v
ods
Thurot,
Mss. lat. Moy. Âge, p. 393 : cum dico dominus, hec sillaba do elevatur et accentatur), soit plus prob. dér. de
accent*;
accenter a été supplanté par
accentuer.