ACCENT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − a) Ca 1220 ling. « intensité donnée à une syllabe relativement aux autres », 1220 emploi métaph. (
G. de Coincy,
Mir. S. Vierge, éd. Poquet, col. 571, 667 : Si courte chandèle et si briève Que ne porroit pas estre longue Ne par
aucent ne par ditongue); 1267-1268 « élévation de la voix sur une syllabe (accent de hauteur) » sens propre (
Brunet Latin,
Li Livres dou Tresor, 364, éd. Chabaille ds T.-L. : que chascune letre ait son son et chascuns moz son
accent et soit entre haut et bas);
b) 1549 « signe qui figure l'accent » (
R. Estienne,
Dict. François-lat. : Accent, Accentus, Tenor.
Accent acut, ou eslevé, Accentus acutus.
Accent graue, ou bas, Accentus grauis.
Accens circunflex, Accentus circunflexus);
c) 1559 « inflexions de la voix traduisant les sentiments ou les pensées » (
Amyot,
Lyc., Œuvres de Plutarque, 4, Paris, 1783-1805 ds
Littré : Ses propos estoient belles chansons estans les paroles accompagnées de chants, de gestes et d'
accents pleins de douceur et de gravité);
d) 1680 « inflexion de voix particulière (à une nation ou aux habitants d'une région) » (
Rich. :
Accent, s. m. Certaine inflexion de voix [Avoir bon ou mauvais accent]).
Empr. au lat.
accentus, attest. dep. Quintilien au sens a « accent de hauteur » (
Institutio Oratoria, l. 1, ch. 5, § 22 ds
TLL s.v., 280, 52 : adhuc, difficilior observatio est per tenores... vel accentus quas graeci π
ρ
ο
σ
ω
δ
ι
́
α
ς vocant), l'accent lat. étant devenu seulement vers le
ves. d'intensité (
Pompeius,
Gram. Lat., V, p. 126, 31 et suiv. ds
Niedermann,
Phon. hist. lat., p. 11 : illa syllaba plus sonat in toto verbo, quae accentum habet);
cf. lat. médiév.,
ca 1276 « accent de hauteur » (
Conradus Murensis,
Summa de arte prosandi, 6, 6i, p. 443, 25 et suiv. ds
Mittellat. W. s.v., 79, 3 : prima distinctio seu pausa... acuto accentu pronunciari debet..., secunda... gravi accentu); au sens c (dér. de a) dep. le
iies. (
C. Fronto,
Epistul. p. 158, 17 N ds
TLL s.v., 281, 6 : isti autem tam oratores quam poetae consimile faciunt atque citharoedi solent, unam aliquam vocalem litteram de Henone [?] vel de Aedone multis et variis accentibus [iter]are). Forme
aucent (ci-dessus), voir
absent (ausent).