ACARIÂTRE, adj.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1493
mal aquariastre « mal qui rend fou » (
J. Meschinot,
Lunettes des princes, 119, 1890 réimpr. de 1493 ds
R. Hist. litt. Fr., I, 183 : Pour tel
mal aquariastre, Fault l'emplastre), attest. unique;
b) fin
xves. « privé de raison, fou (d'un homme) » (
Farce du médecin, Rec. de pièces rares, av. 1872, p. 7 ds
Fr. mod. IV, 334 : Martin Baudet, si je vous happe, je vous donnerai tant de coups que vous ferai aller tout doux; vous faictes de l'
acariâtre); 1690 (
Fur. : ... il a aussi autrefois signifié fol);
2. 1524 par affaiblissement « d'humeur aigre, hargneuse (d'un homme) » (
Le Pionier de Seurdre ds
Quem. t. 1 1959 : Et puis il est
acariastre Et hargneux tant que c'est pitié).
Peut-être dér. de
Acaire (saint qui passait pour guérir la folie) identifié par G. Paris (
Romania, X, 302) avec Acaire, évêque de Noyon et de Tournai (622-637,
Gams,
Séries épiscop.) identifié par G. Deghilage ds
Vie Lang., XLVI, 270 avec
Acaire (Aycadrus) 2
eabbé de Jumièges, dont le corps a été transporté à Haspres au
ixes. (
cf. A. de La Halle,
Feuillée, éd. Langlois, 322
sqq. : Seigneur, un sires sains Acaires Vous est chi venus visiter... Souvent voi des plus ediotes A Haspre no moustier venir Ki sont haitiés au departir). Dér. prob. due au rapprochement avec
acer par étymol. pop. Suff.
cf. art.
-âtre. Aux sens 1 b et 2 fréq. en relation avec
opiniâtre, de même suff.
− Hyp. dér. de α
́
κ
α
ρ
ι
ς « sans grâce, désagréable » (
Tobler ds
Z. rom. Philol., IV, 376) ou du gr. κ
α
́
ρ
α « visage » (
Diez 5) incompatible avec le sens des 1
resattest. fr.