ACAGNARDER, verbe trans.
Étymol. ET HIST.
I.− Acagnarder. 1. av. 1564 trans. « accoutumer à la paresse, à l'inaction » (
Calvin,
Lettres, 3150 ds
Hug. : Il n'y a rien au monde qui
acangnarde plus les gens que les jeux, voire jusques à tenir leurs sens captifz, comme une espece de sorcellerie);
2. av. 1564 pronom. « s'accoutumer à la paresse, à l'inaction » (
Calvin,
Serm. sur le liv. de Job, 20 (XXXIII, 253) ds
Hug. : Voila un homme que s'il se vouloit advancer, il est assez sage, mais il est trop nonchalant, il ne demande qu'à
s'accaignarder là sans se mettre au hazard).
II.− S'acagnarder pronom. 1592 « s'amollir, s'accoutumer à la paresse, à l'inaction » (
Monluc,
Comment. L. VI (III, 142) ds
Hug. : Ces Gaulois
s'estoient tant
acanihardis après les femmes et les richesses qu'ilz avoient gaignées, qu'ilz entrarent en peur et n'ausoient sortir de la ville).
Sens I : la dér. de
acagnarder semble plus vraisemblable à partir de
cagnard adj. qu'à partir de
cagnard subst. (
FEW t. 2, 1, p. 187a), d'une part du point de vue sém. le rapport étant plus immédiat entre les 2 mots, d'autre part du point de vue géogr.
acagnarder et
cagnard adj. étant tous deux du fr. du nord; cependant en fr. mod.
acagnarder reflète à la fois le sémantisme de l'adj. et celui du subst.; préf.
a-*, suff.
-er*. Sens II : terme dial., attesté pour l'ensemble de l'aire gallo-rom. (
FEW t. 2, 1, p. 186b), dér. de
cagnard adj.; préf.
a-*, suff.
-ir*.