ACADÉMISER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : esp.
academizar; cat.
academitzar.
1. 1765 « peindre, sculpter de manière académique : conventionnelle » terme des B.-A. (
Diderot,
Salon 1765 ds
Œuvres, éd. Assezat, X, 244 : Carle van Loo... La Chaste Suzanne : ... On prétend que la Suzanne
est académisée, serait-ce qu'en effet son action aurait quelque apprêt? Que les mouvements en seraient un peu trop cadencés pour une situation violente? ou serait-ce plutôt qu'il arrive quelquefois de poser si bien le modèle, que cette position d'étude peut être transportée sur la toile avec succès, quoiqu'on la reconnaisse?);
2. 1770, oct.
académisé « dont le jeu s'inspire des règles enseignées dans les académies d'art dramatique » terme de théâtre (
Id. ds
Corresp. par Grimm, Diderot, Raynal, éd. Tourneux, 134 et 140 : ... Observ. de M. Diderot sur une brochure intitulée
Garrick ou les acteurs anglais ouvr. contenant des réflexions sur l'art dramatique, trad. de l'angl. : ... nous voulons... que ce héros meure comme le gladiateur ancien mourait dans l'arène... avec grâce, avec noblesse, dans une attitude élégante et pittoresque. Qui est-ce qui remplira votre attente? Est-ce l'athlète que sa sensibilité décompose et que la douleur subjugue, ou l'athlète
académisé qui pratique les leçons sévères de la gymnastique jusqu'au dernier soupir?);
3. 1848
s'académiser (
cf. sup. ex. 6).
Dér. du rad. de
académie* 1 au sens de « établissement où l'on enseigne les beaux-arts »; 2 au sens de « établissement où l'on enseigne l'art dramatique »; 3 au sens de « société de gens de lettres »; suff. composé
-is-er. Terme rare dont seuls
Ac. Compl. 1842,
Besch. 1845,
Guérin 1886,
Littré,
Lar. 20eet
Lar. encyclop. font état.