ACADÉMIQUE, adj.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital.
accademico; esp., port.
académico; cat.
académic; roum.
academic.
I.− Subst. 1. 1371
Academiques « livres écrits par Cicéron sur la doctrine de l'Académie » terme de trad. (
Oresme,
Politiques, Prologue ds
Meunier, 102 : ... comme dit Tulles, en son livre de
Achademiques);
2. 1548 « philosophe de l'École de Platon » (
Rabelais, IV, XXII, 79, éd. R. Marichal : Je ne veulx entrer en la dispute de Socrate et des
Academiques) qualifié de
vieilli ds
DG; p. ext. 2
emoitié
xvies. « philosophe » terme gén., attest. isolée (
Passerat,
Poésies, éd. Blanchemain, I, 166 ds
Hug. : Mais si cela seulement pique Quelque petit
Academique, Laissés aller les combatans);
3. av. 1674-
xixes. « Membre de l'Académie française » (
Chapelain,
Lettres, I, 78 ds
DG : Peut-être trouverez-vous les
académiques en meilleure humeur de bien faire), terme vieilli; 1858 (
sup. ex. sém. 6), empl. arch.; 1845 « art académique » domaine de la litt. ou des B.-A. emploi rare (
sup. ex. sém. 21); 1889 « peintre de l'école Académique » (
sup. ex. sém. 19).
II.− Adj. 1. 1508-1517 « de l'école de Platon (d'un inanimé) » (
Fossetier,
Cron. Marg., ms. Bruxelles, VIII, II, 24 ds
Gdf. Compl. : Sapience
achadémique), p. ext. 1565
à l'académique « à la manière des philosophes (en gén.) » (
E. Pasquier,
Recherches ds
Œuvres, éd. Cie des libr. associés ds
Hug. : Il nous faut en cecy proceder
à l'Academique, je veux dire monstrer par bonnes et valables raisons ce qui n'est pas, et timidement asseurer ce qui peut estre);
2. av. 1661
maison académique « maison de jeu », attest. isolée (
Saint-Amant,
Poète crotté, 338 ds
Dub.-Lag. 1960
s.v. : Belles
maisons académiques, les ordinaires rendez-vous Des esprits forts, des esprits doux);
3. a) 1669 « composé dans le style des académies litt. » (
La Fontaine,
Psyché, 1 ds
DG : Tout ce qui sent sa conférence
académique);
b) 1751 «
id. (des académies de peinture) » emploi péj. (
cf. Jaucourt,
L'Encyclopédie, s.v. académie ds
Brunot t. 6, 746 : Presque aucun ouvrage qu'on appelle
académique, n'a encore été dans aucun genre un ouvrage de génie);
4. xixes. « relatif à une circonscription de l'Université de France » (
sup. ex. 19 et 20).
Sens I empr. au lat.
academicus, subst., au sens I 1 ds
Cicéron,
Ad Att., 16, 6, 4 ds
TLL s.v., 246, 32 : cum... in navi legerem Academicos; I 2,
Id.,
De finibus, 2, 34
ibid...., 246, 28; même ext. de sens en lat. médiév. : 773-804,
Alcuin,
Epist., 308 ds
Mittellat. W. s.v., 72, 46 : evangelicas quaestiones achademicis vestris a nobis enucleandas inquiritis. Sens II empr. au lat.
academicus, adj., au sens II 1 dep.
Cicéron,
Tusc., 2, 4
ibid., 246, 38 : in Academicis libris;
cf. Alcuin,
Épist., 170 ds
Mittellat. W. s.v., 72, 27 : achademicae exercitationis... sapientiam; II 2 à partir de
académie « maison de jeu, tripot », II 3 à partir de
académie « société de gens de lettres », II 4 apparaît au
xixes. avec la création des circonscriptions univ. en 1808.