ACABIT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. xves.
acabit « événement malheureux, accident », attest. isolée (
Dialogue de Malepaye et Baillevent ds
Jacob,
Poésie, attribuée à Villon ds
Gdf. Compl. : Se en cest malheur et labit Nous mourions par quelque
acabit Ame n'y a qui bien nous fasse);
2. 1650
id. « qualité d'une marchandise » (
Mén. 1650,
s.v. acheter, p. 12 : Le Peuple de Paris dit encore aujourd'huy estoffe de bon
acabit, pour dire une bonne estoffe, une estoffe de bon achapt); dans les dict., s'applique spéc. aux légumes et fruits, surtout poires; qualifié de vieilli par
Ac. 1878;
3. « sorte, espèce » (d'une pers.) :
a) acabie, subst. fém., 1690 (
Boursault,
Esope à la ville, IV, 3 ds
Littré : Et de quelle
acabie était-il conseiller? Était-ce en robe longue, en robe courte, en botte?). −
xviiies.;
b) acabit, subst. masc. 1697 (
Enterrement du dict. de l'Académie qui, selon
Brunot t. 6, p. 588, condamne l'expr. : un auteur de cet
acabit), s'applique également, à partir du
xixes., à des inanimés.
Orig. obsc. 2 hyp. ont été formulées qui, pour des raisons phonét., font appel à un intermédiaire prov. *
acabit, part. passé substantivé :
1. Dauzat 1968 et
Bl.-W.5déduisent le mot respectivement de l'a. prov.
acabir et
cabir < lat.
capere, acabit rejoignant
acheter par son étymol. lointaine (rapprochement fait par
Mén. 1694-1750); à remarquer que l'a. prov.
acabir n'offre aucune accept. relevant de
capere (voir
FEW s.v. capere, 247 a) (
K. Stichel,
op. cit. bbg. p. 24); a. prov.
cabir (issu de
caber, par chang. de conjug. < lat.
capere) bien attesté aux sens de « contenir » (dep.
ca 1194,
Beranger de Palasol ds
Rayn. t. 1, 21, 272-273), « être contenu, demeurer » (dep.
xiies.,
ibid.), fait difficulté pour expliquer le sens de
acabit; Tobler ds
Arch. St. n. Spr., 83, p. 224.
2. EWFS2déduit le mot de l'a. prov.
acabir (< lat.
caput; FEW s.v., 339 a),
acabit rejoignant
achever par son étymol. lointaine; a. prov.
acabir bien attesté au sens de « mener à bonne fin, réussir » dep.
xiiies. (
Guerre de Navarre, 2952 ds
K. Stichel,
op. cit., 7) fait également difficulté pour expliquer le sens de
acabit. À remarquer : que
acabit n'est attesté dans aucune autre lang. rom.; qu'un empr. fait au
xves. à un prov. attesté ni à cette époque ni en prov. mod. est peu vraisemblable; que l'examen des attest. fr. ne justifie pas l'hyp. d'un empr. au prov.; qu'un hiatus chronol. et sém. sépare les deux premières attest. fr., ce qui rend douteuse leur appartenance au même étymon.