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ABÂTARDIR, verbe.
ÉTYMOL. − 1. 1165-70 trans. « avilir, faire perdre sa qualité (obj. : collectif de pers.) » (B. de Ste-Maure, Roman de Troie, éd. Constans, 26508 ds T.-L. : N'istra de mei fille ne fiz Par quei seit vis n'abastardiz Li lignages dont jo sui nee); ca 1174 id., « id. (obj. : pers.) » (Id., Chr. Ducs de Norm., éd. Fahlin, 23 502-4 : Or pre que si les ensigon que d'eus ne seion escharniz Ne tenuz por abastardiz); xiies. id., « id. (obj. : inanimé) » (Roncev., tir. 257 ds DG : Nostre lois est hui abastardie); 1549 réfl. (Est., Dict. fr.-lat. : s'abastardir : degenerare); 1561 réfl. « s'avilir, perdre sa qualité (d'une pers.) » (Calvin, Inst., 747 ds Littré : Ils se sont abastardis en degenerant de leurs pères); 1562 id. « perdre sa qualité (d'une plante) » (Du Pinet, Pline, XVIII, 17 ds Gdf. Compl. : Il y a des arbres qui ne s'abbastardissent jamais); 2. 1549 trans. « déclarer bâtard (un groupe humain) » (Du Bellay, Defence et llustration, I, 2 ds Hug. : Ce qui ne doit en rien diminuer l'excellence de nostre langue, veu que ceste arrogance grecque, admiratrice seulement de ses inventions, n'avoit loy ny privilege de legitimer ainsi sa nation et abatardir les autres). Dér. de bâtard*; préf. a-1* et suff. -ir*. HIST. − Le verbe a pris dès le début un sens dér. dépréciatif « faire dégénérer ». Le sens propre « déclarer bâtard », attesté pour la 1refois au xvies. (cf. étymol.), ne figure plus par la suite que ds Cotg. 1611. Emploi trans. « avilir, faire perdre sa qualité », 1reattest. 1165-1170 (cf. étymol.). Jusqu'à Ac. 1798, le mot connaît essentiellement, d'après les dict., un emploi fig. : abâtardir le courage, les mœurs : La misère et l'esclavage ont abâtardi le courage des Grecs. Fur. 1690. A partir du xixes. figure dans les dict. dans son emploi propre, en parlant des plantes, des races, etc. : Le défaut de soins a tout à fait abâtardi cette race d'animaux. Ac. 1835. Cf. en outre ex. 2. − Rem. 1. Les 2 emplois ci-dessus subsistent (cf. sém). 2. La forme pronom. de ce verbe s'abâtardir « dégénérer », 1reattest. 1549 (cf. étymol.), suit la même évolution que la forme trans. Peu attestée aujourd'hui au sens propre (cf. sém.).