ABSTÈME, adj.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital.
astemio; esp., port.
abstemio; cat.
abstemi.
1596 « qui ne boit jamais de vin » (
Mellema,
Dict. fr.-flam., s.v. : Abstème : Die nimmer meer wyn en drinct). Terme relig. devenu litt. au
xviiies. (
J. J. Rousseau,
Émile, II ds
Littré : Nous serions tous
abstèmes si l'on ne nous eût donné du vin dans nos jeunes ans). Dep. le début du
xixes., la plupart des lexicogr. le signalent comme peu usité (
cf. Ac. 1835, 1878;
Besch. 1845,
Quillet et aussi sém. A, rem.). Noter également l'emploi comme terme de civilisation romaine : Les Dames Romaines dans les premiers temps étoient
abstêmes; et afin qu'on pût s'apercevoir si elles buvoient du vin, les Loix de la Civilité Romaine étoient qu'elles donnassent le baiser à leurs parents, quand elles les abordoient.
Trév. 1752,
Besch. 1845.
Du lat.
abstemius « qui s'abstient de boire du vin » dep.
Lucilius, 220 ds
TLL s.v., 188, 65; orig. du mot ds
Porphyr,
Hor. epist., I, 12, 27 ds
TLL s.v., 188, 58 : abstemius, qui abstinet. An, ut quidam putant abs temeto, id est siccus ac sine vino et sobrius; voir aussi
Ern.-Meillet 1959
s.v. temetum. Emploi relig. en lat. médiév. : 1056-58,
Humbertus,
Adversu Simoniacos, 2, 27, p. 173, 43 ds
Mittellat. W. 58, 5 : manichaei abstemi a vino sanguinis Christi... se substrahebant.