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ABSTENTION, subst. fém.
Étymol. − Corresp. rom. : ital. astensióne; cat. abstenció. I.− Astensïun, 1160 synon. de abstinence, terme relig. (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 2344 ds T.-L. : E il si firent faire par tut processïuns, Almosnes e jëunes e granz astensïuns). II.− Abstention. 1. 1630 « renonciation (à un héritage) » terme jur. (Cout. Bouchault ds Nouv. cout. gén., I, 799, col. 1 : Le survivant ou la survivante ne peut profiter du rapport ni de l'abstention, mais les héritiers seuls); 1848 « action de s'interdire l'exercice d'une fonction » (en parlant d'un juge) terme jur. (de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, p. 604 éd. Garnier : Eh! il fallait ne pas l'interroger, s'écria Monsieur De Granville, il est si facile de rendre service par une abstention!); 2. 1863 terme pol. (Littré s.v. : Action de s'abstenir dans l'exercice d'une fonction, d'un droit. L'abstention ... de ces électeurs dans l'élection). Empr. au b. lat. abstentio dep. Hilaire (In Psalm., 1, 11 ds TLL s.v. : abstentio vitiorum); cf. avec I (August., Épist., 196, 1, 3 ibid. : a quibusdam escis abstentio); pas d'ex. d'emploi absolu. Il reflet sém. du lat. abstinere : cf. avec II 1, av. 195, Scaevola, Digest., 36, 1, 81, ds TLL s.v., 194, 11 : abstinetur paterna hereditate; emploi absolu, Scaevola, ibid. 12, 6, 61; pas d'emploi pol. analogue à II 2; astensïum, forme semi-sav., abstention forme sav. HIST. − À l'orig., terme du vocab. relig. qui a concurrencé abstinence (cf. DG et inf. I). En tant que terme jur. apparu au xvies., le mot a subsisté avec de nombreuses accept. (abstention d'héritier, de juge, etc.). N'est entré dans la lang. commune qu'au xixes. I.− Disparition av. 1789. − « Abstinence » attesté pour la 1refois en 1160 (cf. étymol. I) et mentionné par DG comme terme d'a. fr. II.− Hist. des sens attestés dep. 1789. − A.− 1resapparitions du mot avec diverses accept. dans la lang. commune. 1. Sém. A, 1reattest. 1859 (cf. ex. 1). 2. Sém. (ex. 11), 1reattest. 1885. 3. Sém. B, 1reattest. 1855 ds G. Sand, Hist. de ma vie. B.− Dans la lang. du dr. 1. Sém. C 1 a et b, cf. déf. donnée par étymol. in fine d'apr. Littré. 2. Sém. C 1 c, attesté pour la 1refois en 1630 (cf. étymol. II, 1). Trév. 1771 distingue 2 opérations : l'abstention et la renonciation : On entend par abstension, l'omission que fait un héritier en collatérale. Ainsi la succession en directe doit se répudier par une renonciation expresse; mais la seule abstension suffit pour la succession en collatérale. 3. Sém. C 2, attesté pour la 1refois en 1835 : T. de procédure. Acte par lequel un juge s'abstient, se récuse lui-même. Ac. 1835. 4. Sém. C 2 ex. 16, 1reattest. 1893. C.− En dr. anc., désigne un usage actuell. disparu; le mot survit dans des dict. ou des ouvrages à caractère hist. 1. Sém. C 3 a, 1reattest. 1771 : ... chez les Romains, bénéfice que les enfans obtenaient du prêteur, en vertu duquel ils abandonnaient les biens de leur père, dont ils étaient réputés propriétaires par le droit civil; de sorte que par le moyen de l'abstension, ils n'étaient nullement censés héritiers, du moins par le droit prétorien. Trév. 1771. 2. Sém. C 3 b, 1reattest. 1842.