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ABSENCE, subst. fém.
Étymol. − Corresp. rom. : a. prov. absensa, absencia; n. prov. absènci, assènci, aussènci; ital. assenza; a. esp., cat., port. absencia; esp. ausencia. 1. Début xiiies. « non présence d'une personne » (Les Septs Sages, 31, S.A.T.F., Delb. ds Quem. s.v. : Quelque chose que la dame feist en l'absence de son seigneur la pie lui disoit quant il estoit retourné); 2. 1307 « non présence en justice », terme jur. (cité ds l'Hist. des Chatelains de Tournai, 2, 266 (D'Herbomey), Delb. ibid. : En l'absence de l'une des parties); 3. 1322 « manque (d'une chose) » (A.N. JJ 61, fo18 vods Gdf. Compl. : il n'a pas de tristesse de l'absence des choses delectables). Empr. au lat. absentia « non présence (d'une pers.) » dep. Cicéron (In L. Pisonem oratio, § 37 ds TLL s.v., 169, 62 : confer si audes absentiam tuam cum mea; cf. lat. médiév. « id. », 1157-1158, Otto episc. Frisingensis, Gesta Friderici I imp., 2, 43, p. 151, 24 ds Mittellat. W. s.v., 47, 12 : imperium seditionibus motum... absentiam sui sensit presulis), d'où 1; emploi jur., 742-842, Concilia aevi Karolini app. 9 A p. 839, 41 ds Mittellat. W. 47, 17 : de sua absentia vel contumacia iam convictum atqui dampnatum, d'où 2; « manque (d'une chose) », dep. Quintilien, Institutio oratoria, 1. 5, chap. 7, § 1 ds TLL s.v., 170, 21 : pro diffidentia premitur absentia testimoniorum; cf. lat. médiév., apr. 1002, Theodoricus mon. Amorbacensis et Floriacensis, Vita Martini papae, 25 ds Mittellat. W. s.v., 47, 24 : expertus est... soliti honoris effugacissimam absentiam, d'où 3. Forme fr. aucence (1318 ds Gdf. Compl. s.v. absence) cf. absent-ausent (absent*). HIST. − Grande stab. sém. du mot dans ses princ. sens et emplois. A.− En parlant d'animés « non présence d'une pers. » début du xiiies. (cf. étymol. 1) jusqu'à nos jours. S'emploie avec différentes constr. : éloignement d'un lieu : Son absence de la cour a fait son malheur. Rich. 1680. Encore empl. auj; constr. absolue : Je seray bien ayse que vostre curé absente, car il est de ceux la desquelz la residence est plus nuysible aux brebis que l'absence. St François de Sales, Lettres, 986 (Hug. s.v. absenter). Sens fig. : xviies. 1reattest. 1680 « égarement d'esprit qui vient faute d'application, manière de distraction sensible ». Avoir des absences d'esprit (Rich.). B.− En parlant d'inanimés « manque ». Attesté dans l'anc. lang. en parlant d'inanimés concr., il manque dans la lexicogr. pendant plusieurs s. et réapparaît au xviiies. empl. avec des inanimés abstr., usage le plus cour. auj. : 1reattest. 1322 avec inanimé concr. (cf. étymol. 3). 1798 avec inanimé abstr. : Il y a dans cet ouvrage une absence totale d'esprit, de goût, de logique. Ac. 1798. C.− Emplois techn. 1. Droit (cf. étymol. 2) empl. jusqu'à nos jours (cf. sém.). 2. 1752, philos. scolast. : Absence de suppôt et absence de vertu. L'absence de suppôt est quand deux substances ne se touchent point physiquement, et sont éloignées l'une de l'autre. L'absence de vertu, est quand l'une n'agit pas sur l'autre par quelque vertu qu'elle ait, et qui sorte d'elle pour aller affecter l'autre... Trév. 1752. 3. Neurologie. xxes. « Courte perte de connaissance, sans chute, mais ne laissant aucune trace dans le souvenir » (Lar. 20e).