ABRÉVIATEUR, TRICE, adj. et subst. masc.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital.
abbreviatore; esp., port., cat.
abreviador.
1. 2
emoitié
xives. « rédacteur de la version abrégée d'une œuvre » (
Raoul de Presles,
Cité de Dieu, 4, Exp. sur le chap. 6, éd. 1531 ds
Quem. : Elorus fut
abbreviateur de Titus Livius). Perman. (
cf. sém. B 1). Dep. le
xixes., on le trouve également à la forme adj. (
cf. sém. A).
2. a) « officier de la chancellerie pontificale chargé de rédiger les minutes des lettres pontificales », (ces
litterae notatae sont ensuite confiées aux
grossatores qui en font l'expédition), terme de diplomatique; emploi fig. mil.
xves.
Les Droits nouveaux de G. Coquillart ds
Œuvres, éd. Tarbé, I, 112 : Les vrayes
collations ordinaires Sont dames plaines de doulceurs; Souspirs sont les
referendaires; Les
patrons sont larmes et Regrets sont
abreviateurs [= en amour, les regrets sont inséparables de l'octroi des bénéfices]; 1534 sens propre (
Rabelais, II, 7 ds
Hug. : bullistes, copistes, scripteurs,
abbreviateurs, référendaires et dataires). Perman. jusqu'au
xxes. (
cf. sém. B 2); toutefois cette fonction ayant été supprimée en 1908, le terme n'est plus empl. que p. allus. à une institution passée;
b) 1534 « notaire, secrétaire chargé de rédiger la minute d'un jugement », terme de diplomatique (
Pierre Le Fevre, dit
Fabri,
Art de pleine Rhétorique, éd. Héron, II, 122 : appellez les
abbreviateurs des jugements de la court), d'apr. la docum. ne semble vivant qu'au
xvies.
Empr. au lat.
abbreviator, attesté au sens 1 dep. Isidore (
In libros nov. et vet. testam. proemia, 82 ds
TLL s.v. : Marcus abbreviator Mathei;
cf. Albert le Grand,
Génér., 1, 6, 9 ds
Mittellat. W. s.v., 15, 23 : Avicenna et abbreviator ejus Algazel). 2 a empr. au lat. médiév. (
cf. xiiies.
Ordines cancell. papalis, 3, 4, 4
ibid., 28 : nullus abbreviator notam in grossam redigat); 2 b est un élargissement de 2 a au niveau du fr.; n'a pas d'équivalent en lat. médiév.