ABROUTIR, verbe trans.
Étymol. − 1585
abrouti, part. passé adjectivé « ébourgeonné, dont les premières pousses ont été broutées par le bétail » (
Vauquelin de la Fresnaye,
Sat. franç. à M. de Tiron ds
Hug. : soit menageant en nos Forests Normandes, Soit en fieffant de nos bois
abroutis, Deniers d'entrée à prendre estants subtils); 1669 «
id. » (
Ord. des eaux et forêts, 21, éd. 1714 ds
R. hist. litt. Fr., I, 181 : Receper les bois
abroutis et rabougris).
Dér. de
brout* « jeune pousse »; préf.
a-* et suff.
-ir*; des 1
resattest. (part. passé adjectivé) on peut déduire l'existence de l'inf.
abroutir (
Cf. langue d'oc
abroutir 1909 « se mettre à brouter » ds
D. Martin,
Dict. du patois de Lallé, H. Alpes,
s.v. brout); voir aussi
Brunot t. 6, I, p. 281 et
Alib. 1966
s.v. abrotir.
HIST. − Ce mot fait partie d'un ensemble de termes relatifs aux pâturages qui, selon
Brunot t. 6, p. 281, n'ont été cités qu'à partir du
xviiies.; mais ,,en datent-ils vraiment?``. Le verbe, selon toute vraisemblance, existait, lorsque sont apparus le part. passé adjectivé
abrouti, -ie et le dér.
abroutissement; il n'est utilisé qu'exceptionnellement aux
xixe(
cf. sém.) et
xxes. (
cf. étymol.), où il est considéré comme vieilli
(DG) ou vx (
Rob.). Seul le part. passé adjectivé mentionné dans les dict. comme terme d'eaux et forêts, de sylvic. ou d'agric. (
cf. abroutissement, hist.), est usité de nos jours; apparu au
xvies., il se maintient au
xviies. (
cf. étymol.), bien qu'il soit absent des dict. de cette époque; subsiste au
xviiies. (
Trév. 1752, 1771, etc.) et aux
xixe-
xxes. (
cf. sém.,
Ac. 1835,
Lar. 20e, Lar. encyclop., etc.).