ABROTONE, subst. fém.,ABROTANUM, subst. masc.
Étymol. − xives.
abrotane «
Artemisia abrotanum L. ou armoise abrotanelle » terme de bot. (
Bruno de Longobucco,
Cyrurgie, ms. de Salis, fol. 21a ds
Gdf. : Resine seche,
abrotane ars); 1611
abroton «
id. »,
Cotgr. :
Abroton, the herbe Sothernwood.
Empr. au lat.
(h)abrotonum, terme de bot. (dep.
Lucrèce, 4, 125 ds
TLL s.v., 2487, 51); désigne une armoise indéterminée du genre
Artemisia L. ds
Pline,
Nat., 21, 160,
ibid., 2487, 36 (habrotonum duorum traditur generum, campestre ac montanum, hoc feminam, illud marem intellegi volunt) où qualifiée d'
h. campestre, elle s'oppose à l'
h. montanum qui désigne la santoline, petit cyprès,
Santolina Chamaecyparissus L., plante ornementale (d'apr.
André,
Lex. bot., s.v. habrotonum); utilisation en méd. :
cf. Pline,
op. cit., 21, 160 ds
TLL s.v., 2487, 43 : habrotonum... usus et foliis, sed maior semini ad excalfaciendum, ideo nervis utile, tussi, orthopnoeae;
cf. lat. médiév. av. 1161,
Matt. Platearius,
Gloss. in antidotarium Nicolai ds
Mittellat. W. s.v., 42, 6 : abrotanum... herba est ... flores et folia abjectis stipitibus in medicinis ponimus. Forme dissimilée
abrotanum dep. Celse (
TLL s.v., 2487, 25-50); d'où la var. graphique
abrotane.
HIST. − Mot entré dans la lang. au
xives. (
cf. étymol.) et dont la déf. s'est élargie au cours de son évolution :
− xviies. : Herbe, ou plante fibreuse odoriferante qui craint le froid au troisième degré, et qui aime une terre maigre et sèche.
Abrotonne mâle.
Abrotonne femelle.
Rich. 1680.
− xviiies. : Herbe, ou plante fibreuse et odoriférante. (...). On dit aussi par corruption,
Brotanne pour
Abrotone; mais ces deux termes sont peu usités dans la Botanique, et ne se trouvent que dans d'anciennes et mauvaises traductions de Livres de plantes. Il faut dire Aurone.
Trév. 1752.
− xixes. : Nom donné vulgairement à l'aurone et à quelques plantes qui lui ressemblent, comme les armoises, les santolines, etc.
Lar. 19e.