ABRICOT, subst. masc.
Étymol. − Corresp. rom. : ital.
albicócco; prov.
aubricot, ambricot, albricot; cat.
albercoc; esp.
albaricoque; port
albricoque, abricote (< fr.)
Attesté dep. 1526 par le dér.
abricotier (
Nic. Versoris,
Livre de raison, 101, Fagniez ds Delboulle,
R. Hist. Litt. Fr., I, p. 181); 1545 (Ch.
Estienne,
De latinis et graecis nominibus arborum et avium liber, cum gallica eorum nominum appelatione, p. 63 : Pruna armeniaca,
Arbricoz).
Empr. au port.
albricoque ou à l'esp.
albaricoque, attesté dep. 1330 (
D. Juan Manuel,
Obr., Clas. Rivadeneyra, LI, 252 b, d'apr. Martin Alonso). Quant à
aubercot, attesté en 1525-1530 (
J. Thénaud,
Voy. de oultre mer, éd. Ch. Scheffer, p. 36, ds
Sain. Rev. Et. rab. t. 8, 1910, p. 358), sa forme indique un empr. au cat.
albercoc, attesté dep. la fin du
xives. (
Fr. Eximenis,
Regiment de la cosa publica, 25, Editorial Barcino, Barcelona 1925, ds
Alc.-Moll). L'esp.
albaricoque, le port.
albricoque et le cat.
albercoc sont tous trois empr. à l'ar.
al barkuk < bas gr.
praikokkion < lat.
praecoquum « fruit précoce ».
HIST. − Terme monosém. présentant une grande stabilité sém. Sur la forme du mot,
cf. Étymol. et Prononc. -orth.
Trév. 1752 et 1771 désignent sous le même nom un autre fruit originaire d'Amérique, et princ. de St Domingue, actuell. appelé
mammea, dont seule la couleur a permis, p. anal., de le dénommer
abricot, alors que ses autres caractéristiques sont fort différentes de celles du fruit habituellement désigné sous ce nom.
− xvies. : Oranger,
aubercotz, cassiers.
Thenaud, 1525,
cf. réf. ds étymol. Ne pouvant sortir par la porte, elles sont contraintes de se jeter par la fenestre, pour aller dans quelque délicieux jardin manger des
abricots. Lanoue, 1587, 140 ds
Littré.
− xviies. : Fruit participant de la pesche et de la prune. (...). Il est un peu rouge et jaune en meurissant. (
Fur. 1690).
− xviiies. : Sorte de fruit à noyau, dont le goût tient de la pêche et de la prune, et dont la chair et la peau tirent sur le jaune (...). Compote d'
abricots. Abricots confits.
Ac. 1740.
− Rem. 1. Les dict. à tendance encyclop. comme
Fur. et
Trév. distinguent plusieurs sortes d'abricot : Il y a trois sortes d'
abricots. Les
abricots ordinaires, qui ne mûrissent qu'à la mi-Juillet; les
abricots hâtifs, qui se mangent dès le commencement du même mois; et ceux qu'on nomme le
petit abricot, qui vient à la mi-Juillet. (...). Ménage fait dériver ce mot de
mala praecoqua (...); d'autres du grec α
̔
β
ρ
ο
́
ς qui signifie
Mou et
délicat, ou du latin
aperitium, parce qu'il s'ouvre facilement. Mais Mathiole dit que les abricots retiennent le nom que les Grecs leur ont donné, qui les appellent
Bericocia... Trév. 1771.
2. Le composé
abricot-pêche apparaît pour la 1
refois en 1805 (
Almanach des Gourmands, p. 28 ds
Fr. mod., 23, 301 ds
Quem) et subsiste (
cf. sém., rem.).
3. Abricot, adj., désignant une couleur apparaît au
xixes. (
cf. sém.).