ABREUVAGE, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1262 « droit perçu sur la vente des boissons » terme jur. (
Cart. noir de Corbie, f
o181 v
ods
Du Cange : les entrées et les issues de Forcheville et de tout le tereoir et cambages... et
abeuvrages); 1311 « droit perçu, dans les tractations, en sus de la redevance principale »
id. (
Arch. nat., JJ 47, f
o50a ds
Gdf. : un chapon a pris de douze deniers et un denier pour
aboivrage);
2. 1268-1291 « boisson empoisonnée » (
Sydrac, Ars. 2320, 171 ds
Gdf. : Et li povres vait seurement la ou il veult et ne doute sur lui ne l'
abrevage ne l'atochement por convoitisse de lui);
3. 1286-1290 « action de s'abreuver » (
J. Priorat,
Trad. de Végèce, 4224 ds
Cohn,
Bemerk. T.-L. ds
Arch. St. n. Spr., CXXXIX, 64 : Car de malvaise = iaue li
abruvaiges Est si con de venin l'usaiges);
4. xvies. « action d'abreuver, d'arroser (une prairie) dans l'expr.
prairies d'abbruvage » (
O. De Serres, 98 ds
Littré). Eclipse totale jusqu'au
xixes. où il apparaît chez
Littré, mais reste rare.
Dér. de l'a. fr.
abeuvrer (voir
abreuver); suff.
-age*. Trad. en lat. médiév. par
abevragium, abuvragium, fréquemment attesté au
xives. au sens 1 (
Du Cange).