ABRASER, verbe trans.
Étymol. − Formé sur le rad. de
abrasion* [m. fr.
abraser 1364 « démolir » (Arch. nat., JJ 96, pièce 952 ds
Gdf. : desquieux molins, il y en a partie descheux, et y en a deux tout entièrement
abrasez et abattus), formé sur le part. passé de
abradĕre (« enlever en rasant », voir
abrasion); emploi fig. « supprimer, détruire » fréq. en lat. chrét. (Blaise)].
HIST. − L'anc. lang. connaît 2 verbes
abraser d'orig. et de sens différents : l'un dér. de
braise et signifiant « embraser, enflammer », l'autre, qui survit en fr. mod., issu du lat.
abradere « raser » et signifiant « démolir ».
− Abraser « démolir » est à peine vivant en m. fr. et semble ne pas survivre apr. le
xives. (
cf. étymol.).
− Rem. La signif. première du verbe subsiste dans certains parlers provinciaux (recensés par l'
IGLF techn.) : « écraser » (1943,
J. M. Rougé,
Folklore de la Touraine); « abîmer, casser » (1919,
L. Vincent,
G. Sand et le Berry, p. 352); « écraser, détruire » (1935, Cl.
Rouleau,
Essai de folklore de la Sologne bourbonnaise, p. 39).
− Au
xxes. on note une résurgence du verbe (
cf. étymol.), par formation néol. sur
abrasion (
cf. ce mot, hist.) dans 2 emplois (méd. et technol.
cf. sém. A et B).