ABOUTISSEMENT, subst. masc.
ÉTYMOLOGIE
I.− 1265 « action de pousser qqn à faire une chose jusqu'à ce qu'elle aboutisse » terme jur. (
Cart. Namur, Confirm. d'un traité ds
Gdf. : Et leur requier ke et chascuns d'eaus me destraignent de plain, sans alonge de plait, a tenir ceste convenance devant expressee par escumeniement de ma persone et par metre ma terre en entredit, si je aloie, par moi ne par autrui
abouticement, contre la convenance devant expressee).
II.− 1. 1539 « confin, limite (d'une terre) » terme jur. (
Estienne,
Dict. fr.-lat. : aboutissement de terres, confinium);
2. 1575 « extrémité (de l'omoplate) », texte méd. (
Paré, XIV, II ds
Littré : l'acromium qui est partie et
aboutissement de son espine).
Dér. du thème du part. prés. de
aboutir* aux sens I et II; suff.
-ement*.
HIST. − Les interférences que l'on constate au Moy. Âge entre les sens de
abouter et de
aboutir se retrouvent au niveau de leurs dér.
about, aboutement, aboutissant et
aboutissement. Dans ces 4 mots on retrouve le sens de « limite » :
aboutement au
xives.,
about au
xvies.,
aboutissant et
aboutissement dep. le
xvies. (
cf. les expr.
tenants et abouts que l'on rencontre au Moy. Âge et
tenants et aboutissants cour. dep. le
xvies.). On remarque qu'au Moy. Âge
about et
aboutement occupent une place très importante (surtout
about, cf. Gdf.). Mais de même que
aboutir l'a emporté sur
abouter, aboutissant et
aboutissement surtout prennent, à partir du
xvies., une importance de plus en plus grande tandis que
about et
aboutement ne conservent plus qu'une place restreinte dans certains domaines techn.
I.− Disparitions av. 1789. − « Action de pousser qqn à faire qqc. », attest. isolée 1265 (
cf. étymol. I).
II.− Hist. des sens attestés apr. 1789. − A.− « Confin, limite (d'une terre) ». Attesté comme terme jur. de 1539 (
cf. étymol. II) à
Cotgr. 1611. Dès le
xvies. il passe dans la lang. cour. avec le sens d'« extrémité » :
1. « Endroit où qqc. aboutit », attesté en 1575 (
cf. étymol. II), disparaît de la docum. du
xviieau
xixes., reparaît ds
DG, et subsiste (
cf. sém. A 1).
2. « Pièce ajoutée à une autre trop courte » (sém. A 2), 1
reattest. ds
Fur. 1690, encore signalée par
Quillet 1946, ne semble pas attesté apr. cette date.
B.− « Commencement de la suppuration » (sém. B 3), attesté dep.
Ac. 1718, subsiste.
C.− « Résultat; le fait d'obtenir un résultat, succès », semble apparaître ds
Cotgr. 1611, n'est plus attesté du
xviieau
xixes. mais reparaît ds
Littré et subsiste.