ABOT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1819,
Boiste,
Dict. universel de la lang. fr. (d'apr. 8
eéd. 1834, rev. et corr. par Ch. Nodier) :
Abot s. m. espèce de serrure, d'entrave, pour retenir les chevaux dans les pâturages.
Mot norm. (
Moisy,
Dict. norm. : espèce d'entraves que l'on met au pied des chevaux, laissés en liberté dans les pâturages), subst. verbal du norm.
aboter « mettre un abot (à un cheval) », dep. 1556 :
eod. ann., 2 juin,
Journ. du sieur de Gouberville, p. 389 ds
Moisy,
ibid. : le 2 juin 1556, Symonnet fut à la forest et plusieurs compagnons, et prindrent la blanche Nasille, son poulain noyr d'antan et ung poulain abboté, qui estoyt eschappé l'autre jour. Norm.
aboter, comp. de
bot « sabot » non attesté en norm. (
Barb. Misc. XII, 1) mais signalé comme poit. par Thierry (1564) et
Cotgr. 1611; relation entre
aboter − abot et
bot « sabot »
cf. Gloss. Suisse rom., val.
bin abóta « qui a de bons sabots »;
Beaucoudrey,
Lang. Percy [Manche] :
abot, pâturon en fer et fermé à clef qu'autrefois on mettait au pied d'un cheval... pour empêcher qu'on le vole;
cf. aussi angl.
clog « sabot » et « entrave d'un animal ».
Bot, même orig. que (
pied-)
bot*, et
botte*.
− Hyp. orig. celt. : gaul. *
Bŏtt-(que
EWFS2traduit à tort « Pflock » [cheville] et qui signifie « moyeu d'une roue »
cf. Pokorny, 485) correspond à un sémantisme différent (
FEW, s.v., celt. *
butto); hyp. identification avec
bouter « mettre » (
Dauzat 1964, 1
rehyp.) fait difficulté tant du point de vue phonét. (le norm. connaissant la forme
bouter et non
boter) que sém. (les dér. de
bouter étant étr. au sémantisme de
abot, FEW, I,
s.v., frk.
bŏtan); même difficulté pour hyp. dér. de
bout « extrémité » (
Dauzat 1964, 2
ehyp.;
FEW, ibid.).