ABONNEMENT, subst. masc.
Étymol. − 1. 1275, nov. « terre produisant un revenu fixe » (fixé par abonnement) terme dr. médiév. (
Cart. de l'évêché d'Autun, éd. Charmasse, p. 297 : et ledit Guiot nous a aussi toutes les vignes qu'il tenoit à Alise... pour quatre livres de la monnoie courant en Bourgogne à paier audit Guiot... en nostre
abonement de Saulieu ou d'autre part, s'il nous plaist à bailler ledit
abonement);
2. 1283 « convention à prix fixe pour le rachat de certaines prestations sujettes à variation » terme dr. médiév. (Arch. Loiret, Prieuré N.-D. des champs de Paris ds
Gdf. : que contre cest
abonement et ceste franchise ne venré);
3. 1295 « action de fixer les bornes (d'un chemin) » (
Lettre de J. de Joinville, Ecurey, Arch. Meuse,
ibid. : De
abonnemens de chemins).
2 dér. de
abonner* I 2 terme jur.; 3 dér. de
abonner* I 1 terme jur.; suff.
-ment*. 1 ext. du sens 2. Corresp. lat. médiév.
abonementum, abonamentum dep. 1224 au sens 2 (
Du Cange), 1276 au sens 1 (
Cart. Autun, ibid., p. 66).
HIST. − Le seul sens resté attaché au mot dans la lang. mod. est issu du sens jur. datant de 1283 (
cf. étymol. 2) et dont l'évolution est analogue à celle du verbe
abonner (
cf. ce mot, hist., II). Très vivant dans le syst. féodal, il subsiste au
xviieet
xviiies. : Les
abonnemens avec les Sous-Fermiers des Aides sont obligatoires, pourvû qu'ils soient rédigés par écrit, et il est défendu d'en recevoir la preuve par témoins.
Ordonnance de 1680 sur le fait des Aides (
Trév. 1752).
abornement, abournement, abonnement, abonnage, sont termes synonymes, qui se prennent pour une convention qui se fait dans quelques Coûtumes, entre le Seigneur et les vassaux, par laquelle les droits féodaux sont fixés et arrêtés à une certaine somme.
Trév. 1752. Au
xixes., le mot prend un sens plus gén. et passe dans la lang. cour. (à la différence de son synon.
abonnage qui, resté techn., a disparu avec la réalité qu'il désignait,
cf. ce mot, hist.) : Convention ou marché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel (...).
Recevoir des abonnemens [sic]
à un Spectacle. Ac. 1798. Convention à un prix déterminé, au-dessous du prix ordinaire, pour l'acquit d'une taxe, d'un impôt, d'un service, pour le droit d'assister à des spectacles, de recevoir un journal, de voyager sur un chemin de fer, etc.
Littré. Les sens 1 et 3 de l'étymol. ne sont attestés qu'au Moy. Âge. Pour le sens 3,
cf. aussi
abornement. − Rem. abonnement, abornement, abournement/abonnage, abornage, abournage, var. graph. d'un même mot au Moy. Âge, se sont sémantiquement différenciés au cours des siècles pour être tout à fait distincts au
xixes., certains ayant disparu (
cf. abonnement, abornement, abonnage).