Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

notices corrigéescatégorie :
ABONDANT, ANTE, adj.
Étymol. − Corresp. rom. : a. prov. habundoz, avondos; n. prov. aboundous; ital. abbondante; esp., port. abundante; cat. abundant; roum. abundent. I.− Début xiies. « qui possède des biens en quantité plus que suffisante », emploi abs., ds trad. (Ps. Oxford, éd. F. Michel, LXXII, 12 : Aitevus icil-meesme peccheur e abundant el siecle purtindrent richeises); fin xiie-début xiiies. abondant de « qui surabonde (d'un sent.) » (St Bernard, Serm., 59, 14 ds Gdf. Compl. : Deslace ta ceinture, et si vien habondans de pitiet); xiiies. abondant de lait (d'un animal) (Gloss., Montp. 110 fol. 34 roibid. : une beste abundant de lait); abondant en « qui possède (des biens) en quantité plus que suffisante » (Oresme, Ethiques, Prol.; 22 ds Littré : Et avient ... qu'une personne est abondant en grans biens pour lonc temps). II.− 1. Fin xiies. « riche (d'un sujet de sermon) » terme rhét. (St Bernard, Serm. éd. Förster, 4 ds DG : mateire de parleir molt habondant); 1370 « id. » (d'une lampe) id. (Oresme, Ethiques, Prol. ds Meunier, 92 : Et comme il soit ainsi que latin est à present plus parfait et plus habundant langage que françois ...); 2. xiiies. d'abondant terme rhét. « de plus, en outre » (Joinville, St Louis, éd. Wailly, 465 ds Gdf. Compl. : Et il si firent, et d'abondant li envoierent tirez les os le conte Gautier de Brienne, pour mettre en terre benoite). Empr. au lat. abundans part. prés. de abundare (cf. abonder) pris adjectivement; au sens I, emploi abs. dep. Cicéron, Philip., 2, 66 ds TLL s.v., 236, 21 : non illa luxuriosi hominis sed tamen abundantis; cf. Vulg., Ps., LXXII, 12 : ... et abundantes in saeculo, obtinuerunt divitias; abondans « qui surabonde (d'un sent.) » « id. (de biens) » dep. Cicéron (TLL ibid., 236, 39 sq.); emploi en rel. avec étymol. : vaccae lactis abundantes (Columelle, 6, 24, 5 ibid., 235, 63). Terme de rhét. (II 1) dep. Sénèque et Quintillien (cf. Quintillien, Inst. orat., 12, 2, 28, ibid., 236, 57) : materia ad graviter copioseque dicendum magis abundans; cf. avec II 2 exabundanti (Quintillien, ibid., 4, 5, 15, ibid., 236, 68 : tum addidit exabundanti; cf. 1remoitié xiies., Paulus Bernriedensis, Vita Greg. VII, 105 ds Mittellat. W. : exabundanti ponimus edictum). HISTORIQUE I.− Part. prés. de abonder, empl. adjectivement dès son entrée dans la lang. au xiies. (cf. étymol.), abondant « qui est ou a (qqc.) en quantité » renvoie aux 2 sens princ. du verbe et connaît la même stab. (cf. abonder, hist. II A et B). − Rem. Suivi d'un compl., il s'est d'abord constr. avec de (fin du xiies., cf. étymol. i-xvies.) : Un pays abondant de tous fruits. Amyot, Vies, Alex. ch. xv (Gdf. Compl.). Mais dep. le xives., (cf. étymol. I), il s'est constr. aussi avec en, constr. qui s'impose et subsiste seule. Dans son emploi abs. et p. ext., il peut signifier « grand et ample » : récolte abondante pour « grande récolte » (Ac. 1694, 1932-35), pluie abondante (Trév. 1752). Au fig. « riche en idées, en expressions », attesté dès la fin du xiies. (cf. étymol. II 1), perman. : Les hableurs sont abondants en paroles (Fur. 1690); Ce Prédicateur est abondant en paroles et en comparaisons (Trév. 1771); style abondant (Besch. 1845); cf. aussi ex. 8, 23. − Rem. Jusqu'au xixes., il s'emploie avec un régime (cf. Ac. 1798), ensuite, le plus souvent, absolument. L'emploi en math. nombre abondant (cf. sém.), attesté pour la 1refois ds l'Encyclop. 1751, ne figure plus apr. DG. II.− D'abondant, loc. adv. attestée dep. le xiiies. (cf. étymol. II 2) et très usitée jusqu'au xviies. (cf. 17 ex. ds Hug.), surtout dans la lang. jur.; dès lors son usage est controversé (cf. Brunot t. 3, pp. 13 et 356) et, bien qu'elle soit vieillie dep. la fin du xviies. (cf. Fur. 1690, Ac. 1694, etc.), elle paraît toujours dans la lexicogr. jusqu'à nos jours et peut être empl. (cf. Littré).