ABOLISSEMENT, subst. masc.
Étymol. − 1445 « action de supprimer (une institution, un fait jur.) ». Terme jur. (
Cart. de Metz, BN L. 10027, f
o88 r
ods
Gdf. Compl. : Au regart de l'
abolissement des proclamations est accordez que le dit abolissement se fera par les dis maistre eschevin).
Dér. du thème du part. prés. de
abolir* 1; suff.
-ment*.
HIST. − D'abord attesté dans la lang. jur. (
xves.,
cf. étymol.) le mot prend une rapide ext. dans la lang. commune (
xvies.) où il est très usité, indiquant indifféremment l'action ou l'état (8 ex. ds
Hug.). Aux
xviieet
xviiies. il est surtout empl. en parlant des lois et des coutumes (
cf. Ac. 1718 : ,,Il n'a d'usage qu'en parlant de loix et de coustumes``). Aux
xixeet
xxes., il vieillit
(cf. DG), sans doute concurrencé par
abolition; seuls demeurent qq. emplois litt. du mot.
− Rem. Malgré les déf. analogues gén. données aux 2 subst.
abolition et
abolissement, on note que ce dernier n'est pas usité dans la lang. du dr. pénal : On a cherché une différence entre
abolissement et abolition; mais il est impossible d'en trouver une qui soit fondée, si ce n'est que seul abolition se dit pour la remise d'un crime, d'une peine.
Littré s.v. abolition.
I.− Pas de disparition av. 1789.
II.− Hist. de l'unique sens et des accept. attestés apr. 1789. − A.− Dans la lang. du dr. « institutionnel », 1
reattest. 1445 (
cf. étymol.), subsiste jusqu'au
xixes.
− xvies. :
Abolissement de noblesse.
Fr. de Rabutin,
Mém., VIII, [1525], (Gdf.).
− xviies. : L'
abolissement ou l'abrogation des loix se fait par l'établissement des nouvelles. L'
abolissement des coûtumes arrive par la succession de temps, par le non-usage.
Fur. 1960.
− xviiies. : L'
abolissement des anciens usages parlementaires.
Ac. 1798.
− xixes. : L'
abolissement des vieilles coutumes.
DG. B.− Dans la lang. commune, 1
reattest.
xvies., subsiste.
− xvies. : Job... ne prend la mort que comme un
abolissement de toute sa vie, ne regardant point à ce qui s'ensuit après.
Calvin,
Instruct. contre les Anabaptistes, VIII, 139 (Hug.).
− xviieet
xviiies. Aucun ex. en dehors de la lang. du dr. « institutionnel » (
cf. sup. introd.).
− xixes. (emploi méd.) : L'
abolissement de la faculté de sentir et de se mouvoir dans l'apoplexie.
Littré.