ABLUER, verbe trans.
Étymol. − xives. [cont. insuffisant pour déterminer l'emploi] (
Somme Me Gautier, B. N. 1288 ds
Gdf. Compl. : Doivent bien
estre abluees et lavees); 2
emoitié
xives. « nettoyer, laver » (
Jardin de Santé, I, 7
ibid. : Les fleurs [de l'herbe affodillus] guerissent les playes ordes et pourries quant elles en
sont souvent
abluees et lavees).
Empr. du lat.
abluere « enlever en lavant » (dep.
Pacuvius,
Trag., 244 ds
TLL s.v., 106, 72);
cf. xiies.,
vita Godefr. Cap I, 1, p. 515, 22 ds
Mittellat. W. s.v., 30, 65 : aquam de qua manus comes ablueret.
HIST. − Très peu usité,
abluer se maintient difficilement dans la lang.; d'où le néol.
ablutionner*.
a) Il est pratiquement sorti de l'usage dans son sens gén. « laver » apparu au
xives. (
cf. étymol.), mais considéré comme
vieux déjà ds
Ac. 1798, comme
tout à fait inusité ds
Besch. et absent des dict. à partir de
Littré. On ne relève d'ailleurs qu'un emploi isolé au
xixes. (
cf. ex. 2), sous la forme pronom., ce qui représente une innovation.
b) L'emploi fig., noté pour la 1
refois par
Hug., puis ds
Ac. 1798, est pris chaque fois dans un cont. relig. :
− xvies. : O Roy des Cieus... J'ay ferme foy Qu'il est en toy D'
abluer nos vices par don.
Ph. Bugnyon,
Chant panegyrique, 1557 (Hug.).
− xviiies. : Nos péchés peuvent
être ablués par le repentir et les bonnes œuvres.
Ac. 1798. Il disparaît ensuite des dict. gén. et n'est plus attesté dans les textes.
c) L'emploi techn. est mentionné avec régularité dep.
Trév. 1752 et devient l'emploi ordinaire et principal du terme (
cf. Ac. 1798, 1835;
Besch., Littré, Guérin 1892, etc.).