ABLATIVO, adv.
Étymol. ET HIST. − 1613 empl. dans l'expr.
ablativo tout à un tas « pêle-mêle » (
Var. hist. et litt., t. II, 40 : Ce maistre Tasteur ne laisse pas de les mettre
ablativo tous à un tas : en cependant telle en patira quy n'en pourra mais). Noté comme
vieilli par
DG, vieux par
Lar. 20e, mais semble sorti de l'usage bien avant cette date.
Du lat.
ablativus, voir
ablatif subst. L'ablatif lat., héritier de plusieurs cas anc., était un cas surchargé qui exprimait tous les tours circonstanciels; d'où la nuance imagée de « pêle-mêle » et de « confusion » qui a pu lui être attachée :
cf. Diom.,
Gramm., I, 316, 35 ds
TLL s.v., 104, 36 : multa sunt quae Romani per ablativum casum solent effere. Immensa est hujus casus licentia et utimur eo saepissime pro duobus casibus genetivo et dativo. L'orig. de l'expr. est sans doute à chercher dans l'arg. scol. des écoles lat.,
Sain. Sources, II, 358-359; on peut donc se demander si la notation
populaire que donnent les dict. ne signifie pas plutôt « argotique ».
Du fr. parisien où il n'est jamais empl. isolément, le terme a passé dans les provinces : p. ex.
Dottin,
Gloss. Bas Maine s.v. ablatif : tas, amoncellement avec confusion et désordre (
Sain.,
loc. cit.).