ABLATION, subst. fém.
Étymol. − Corresp. rom. : a. prov.
ablatio; ital.
ablazione; esp.
ablación; port.
ablaçao; roum.
ablatiune.
1. 2
emoitié
xives. « action d'enlever (une partie du corps nuisible à la santé du patient) » terme méd. (
Bruno de Longobucco,
Cyrurgie, f
o33a ds
Gdf. Compl. : la malice de la fistule est mortefiee par inscision, ou par
ablation de tote la char corrompue); 1538 «
id. » terme méd. (
J. Canappe,
Tableaux anat. ds
Presse méd., 56, 647, terme noté sans attest.);
2. 1377 [1495] « suppression ou perte de la jouissance d'une faculté », emploi fig., terme méd. (B[
ernard]
de Gord[
on],
Pratique, [accomplye lan 1307, translaté lan 1377, impr. 1495], II, 14 ds
Gdf. Compl. : en icelluy dormir (de léthargie) est
ablaction de sens et de mouvement).
Empr. au b. lat.
ablatio, attesté comme terme gén. dep. Tertullien, fréq. en lat. chrét. dans divers emplois
(TLL s.v., 103, 63
sq.); terme méd. dep. St
Jérome,
Adv. Jovinianum, II, § 11,
ibid., 72 : ablatione sanguinis « ponction de sang » (
cf. av. 1280,
Constitut. imperatorum et regum, II, 425-426, ds
Mittellat. W. s.v., 29, 35 : abl- membri) d'où 1. Emploi 2 en lat. médiév. (
xies. :
Alfanus salernit.,
Premnon physicon, 13, 5,
ibid., 48 : oblivio est memoriae ablatio).
HIST. − Remarquable stab. sém. de
ablation comme terme de chir., dep. le
xiiies. Jusqu'à la fin du
xixes., il désigne l'enlèvement de toute partie malade du corps, tandis qu'actuell. on parle plutôt de l'
amputation d'un membre (
cf. Dub.). De la chir., le terme s'est étendu à d'autres branches de la méd. (
cf. étymol. 2 et
Gdf.), mais ces emplois ne sont pas attestés au delà du
xvies. Dep. la fin du
xixes.,
ablation, dans le sens plus gén. de « action d'enlever, de retrancher », s'emploie dans des domaines étrangers à la méd. (
cf. sém.).