ABECQUER, ABÉQUER; ABÉCHER, ABICHER, verbe trans.
Étymol. − 1. xiiies. emploi fig. trans.
abekier « affriander, allécher (qqn) » (
Jeh. Petit,
Li honeurs et li vertus des dames ds Louis
Becker,
La femme au Moy. Age, 97 d'apr.
Quem. :
Abekiés de regards de douce vue);
ca 1240
id. abechié part. passé adjectivé «
id. » (
De Renart et de Piaut d'oue, Richel. 837, fol. 78a ds
Gdf. : Clers, je te voi si alechié, Si ardant et si
abechié, Que bien me sambles hors du sens);
2. 1354-76
abecher « donner la becquée à un oiseau » terme d'oiseleur (
Le livre du roi Modus et de la reyne Racio, Des faulcons et autres oyseaux de proye, c. II ds
Gdf. : Et quant il aura aprins, si l'
abeche souvent devant les gens, et ne lui donne que deux ou trois beches de chair à la fois); 1837
abéquer arg., transposé à l'homme (
Vidocq,
Vocab. ds
Sain. Sources Arg., II, 109 :
abéquer : nourrir un enfant ou quelqu'un gratuitement).
Dér. de
bec*
; préf.
a-* et suff.
-er*.
Dér. de
bec*
; préf.
a-* et suff.
-er*.
HIST. − Stab. du terme, en ce sens que, apparu au
xiiies. (
cf. étymol.) il est encore attesté ds
Lar. encyclop.; mais il semble avoir toujours été peu usité du fait, sans doute, de la spécificité de ses signif. de caractère soit techn. soit arg.
1. Le sens propre (
cf. sém.), est régulièrement mentionné dep. l'orig. S'est peut-être dit ensuite dans la lang. des pêcheurs qui l'emploient pour les poissons (
cf. abecquement, abéchement, ex.).
2. L'emploi p. ext. (
cf. sém.) apparaît ds
Cotgr. 1611 pour connaître ensuite une éclipse, et on ne le retrouve attesté ds les dict. gén. qu'à partir de
Littré. Peu usité, on note un emploi isolé au
xxes. (
cf. ex. 1).
3. L'emploi fig. (
cf. sém.), le 1
erà être attesté (
cf. étymol.) n'est mentionné qu'à de grands intervalles de temps :
Gdf., Besch. 1845 et
Mots rares 1965.
4. La forme pronom. qui est donnée ds
Gdf. avec le sens de « se nourrir », ne réapparaît ensuite que ds
Besch. 1845, et avec le sens « se donner mutuellement la becquée » (
cf. sém.).
5. Noter p. anal. un emploi arg. (
cf. sém.) d'apparition assez récente (
cf. étymol.
in fine).