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ÉTYMOL. − Corresp. nom. : ital. abduttore; esp. cat. roum. abductor. Ca 1565 « qui produit un mouvement d'abduction (d'un muscle) », terme d'anat., (A. Paré, Œuvres ds Fr. Mod., t. 14, p. 283 : abducteur). Dér. sav. de abducere; voir abduction; lat. abductor attest. une fois en 1507 (Gemma gemmarum de nouo iterum emendata cum multis additionibus, impr. Colonie per Martinum de Werdena... a.d. 1507 feria 4 post. f. assumpt. Marie 4^eds Dief., Gloss. lat. germ., s.v. : abductor, verleyder; [mnl. Verleider, verleder, -ere, « trompeur », « séducteur »]). HIST. − A.− En anat. hum. et s'agissant seulement de muscles. C'est le point d'entrée du mot dans la lang., en tant qu'adj., 1/4 de s. apr. le subst. abduction, mais en relation étroite avec lui (cf. abduction étymol. et hist. et abducteur étymol.). 1. 1^reattest. : Le muscle abducteur ou rameneur des doigts. A. Paré, IV, 32, (Littré). 2. Évolution. − A partir de ce point précis, ce mot, quasi simultanément : a) s'étendra peu à peu à la qualification d'autres muscles que celui des doigts : yeux, etc. cf. Fur. 1690, 1701, Trév. 1704, 1752, 1771, etc. Ac. Compl. 1842 (qui substantive complètement l'adj. cf. inf. b) donne la liste la plus riche : Abducteur, adj. m. c'est une épithète que les Medecins donnent au quatrième muscle des yeux qui les faits mouvoir en dehors, et regarder de côté pour marque de mépris et de dédain : c'est pourquoy on l'appelle aussi orgueilleux. On le dit aussi des muscles du pouce, et d'autres parties du corps qui se peuvent mouvoir en dehors. Fur. 1690; b) se substantivera, cf. d'abord Dionis (auteur d'une Anatomie) ds Trév. 1752 en parlant seulement du 3^emuscle de l'index, puis Ac. 1798 : (...) muscle abducteur, Il se prend aussi substantivement. L'abducteur de l'œil. − Rem. 1. Ac. 1835 à 1932 ajoute : L'abducteur de la cuisse. 2. Ac. Compl. 1842 énumère (et définit) : l'abducteur du petit doigt; - de l'œil; - de la cuisse; - de l'oreille; - du gros orteil; - du petit orteil; - court du pouce; - long de la main; - transverse du gros orteil. B.− C'est en tant que terme d'anat. (essentiellement hum.) concernant les muscles, que abducteur vit en fr. et est passé dans la lang. commune (cf. les dict. gén. qui ne le connaissent guère autrement). Cependant, par la généralité de l'idée contenue dans son étymol. (cf. abduction, hist. introd.), le mot était disponible pour d'autres emplois que la langue n'a utilisés qu'à partir de la fin du xix^es. : 1. en anat. mais s'agissant : a) d'une autre partie qu'un muscle : 1884 canal abducteur (cf. ex. 1); b) d'une autre espèce que l'homme : 1928 (Lar. 20^epuis Lar. encyclop.) ligament abducteur en malacologie (cf. sém.); 2. en chimie appliquée, au sens de tube (équivalent à canal en anat.) : 1897 ds Nouv. Lar. ill.; 1913 tuyau abducteur en industrie sucrière (cf. ex. 3); 1923 tube abducteur en métallurgie (cf. ex. 4); 1960 ds Lar. encyclop.; 1967 ds Pt Rob. − Rem. Dans les emplois B 1 et B 2 le mot est toujours adj.