ABATTU, subst. masc.;ABATTUE, subst. fém.
ÉTYMOL. − 1. 1395 « action de démolir (une constr.) », terme d'archit. (ds Lobin., II, 790 ds
Gdf. : nonobstant la demolicion et
abatue du chastel de Tonquedeuc);
2. 1751 terme de salines (
Encyclop. s.v. : On entend à Moyenvic et dans les autres salines de Franche-Comté par une
abattue, le travail continu d'une poële, depuis le moment où on la met en feu, jusqu'à celui où on la laisse reposer...);
3. 1752 (
Trév. Suppl., terme archit. :
Abatue. C'est la distance horizontale de la naissance d'un arc à la perpendiculaire qui tombe d'une division de cet arc ou de son extrémité supérieure sur son diamètre horizontal). Ce terme n'est plus guère en usage; on se sert de celui de retombée.
Part. passé substantivé de
abattre*
: 1 et 3, de
abattre, étymol. 1, sens propre; prob. à cause de la perpendiculaire qui se projette en s'abattant à l'horizontale (
cf. abattre, étymol. 1 a,
xiiies. « mettre à l'horizontale par le jeu régulier d'un système, un pont-levis à la verticale »,
Gaufrey); 2, de
abattre, étymol. 2 emploi fig. (
cf. abattre, étymol. 2, 1180, terme phys. « faire disparaître par évaporation »,
Aymeri de Narbonne).
HIST. − Subst. masc. et fém. rarement attesté en fr. mod. et seulement dans des emplois techn. Les accept. d'a. fr. mentionnées par l'étymol. ont toutes disparu et ne sont même plus recensées par les dict. post. au
xves. Les accept. mod., sans rapport avec les accept. anc. et issues d'accept. différentes de
abattre (dans lesquelles on retrouve toujours l'idée de chute − au propre et au fig. − comprise dans le verbe) semblent être senties comme des néol.
I.− Disparitions av. 1789. − A.− Abattu, subst. masc. − « Fait d'être abattu »; 1 attest. isolée au
xviiies. Il s'agit du part. subst. dans un emploi proleptique
(cf. le négligé de sa mise) : Elles [les signatures des ducs et pairs] furent incontinent regardées par ces deux maréchaux [Villeroy et Villars], et reconnues sans doute, au farouche
abattu de leurs yeux.
Saint-Simon,
Mémoires, éd. Lanneau, 1876, t. II, p. 206, (Littré
Suppl.).
B.− Abattue, subst. fém. −
1. Étymol. 1,
xives. Le mot dans ce sens a été très vite supplanté par
abattement et
abattage exprimant l'action du verbe.
2. Terme d'archit. « retombée d'un arc », présenté comme vieilli à sa 1
reattest. ds
Trév. 1752 (
cf. étymol. 3); repris par
Trév. 1771,
Ac. Compl. 1842,
Besch. 1845,
Littré,
DG et
Lar. encyclop. qui le donnent tous pour vieux et le rejettent au profit de
retombée.
II.− Hist. des accept. attestées apr. 1789. − A.− Abattu, subst. masc. (A 1), terme d'armurerie; 1
reattest.
Littré (
cf. abattage, hist. II A 8) : Le chien d'une arme à feu à percussion est dite à l'
abattu quand il repose sur la cheminée.
Littré. −
xxes. Terme attesté dans les dict. contemp. : Position du chien d'un fusil désarmé. Cran de l'
abattu. Pt Rob. − Rem. P. anal., terme d'arg. (
cf. ex.).
B.− Abattue, subst. fém. −
1. B 2, terme de salines; 1
reattest. 1751 (
cf. étymol. 2), subsiste jusqu'au
DG. 2. B 3, terme de mar.; 1 attest. isolée ds
Besch. Absent de la docum., des gloss. et lex. spécialisés. (
cf. abattre).