ABA, subst. masc.
ÉTYMOL. − 1. 1665
abe « sorte de casaque que portent les Bédouins » (
Journal des Voyages de M. de Monconys, I, p. 313 ds
Dozy,
Dict. détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, Amsterdam, 1845, p. 296 : [un Bédouin] se jeta sur mon
abe pour la prendre); 1675
abb, « sorte de veste de laine portée par les Syriens » (
J. Dandini,
Voy. du mont Liban, trad. de l'ital. par R. Simon, Paris, 1675, p. 46 ds
Dozy,
Op. cit., p. 292 : L'
Abb est tissu plus grossièrement d'une laine fort torse, et rayé et divisé par de longues et larges bandes blanches et noires); av. 1702
aba, « sorte de veste que portent les femmes Bédouines » (
L. d'Arvieux,
Voy. dans la Palestine vers le Grand Emir, Paris, 1717, p. 208 ds
Dozy,
Op. cit., p. 293 : Leurs vestes de dessus sont des
Abas de satin, ou de velours, comme celles des hommes, et quelquefois de brocards d'or dont elles se font des habits pour mettre aussi par-dessus);
2. 1829 « espèce d'étoffe » (
Ac. Suppl. : Aba s. m. Espèce d'étoffe de laine que l'on fabrique en Turquie et en Égypte).
Empr. à l'ar.
abā, « grossière étoffe de laine » et « manteau fait avec cette étoffe » (
cf. Lok.,
s.v.).
HIST. − Désignant un vêtement arabe à son apparition dans la lang. au
xviies. (
cf. 1665,
cf. étymol. 1 et sém. C),
aba sert à nommer très vite d'autres costumes orientaux dans des récits de voyages (
cf. étymol. 1). Dep. le
xixes., il s'applique aussi à l'étoffe utilisée pour la confection de ces costumes, particulièrement en Turquie (
cf. A); c'est désormais la signif. principale du terme qui pourtant continue à être attesté dans son sens 1
erde « burnous des arabes » (
cf. Lar. 19e) ou de « manteau de cérémonie » dans le rite bédouin (
cf. ex. C). Le mot ne figure pas ds
Littré; encore admis ds
Lar. 20e, il a disparu de
Lar. encyclop.