A B C, ABÉCÉ, ABÉCÉDÉ, subst. masc.
ÉTYMOL. − Corresp. rom. : a. prov.
abece; n. prov. esp. cat.
abecé; ital.
abbicci.
Av. 1130 « œuvre composée d'apr. l'ordre alphabétique » (
Lapidaire alphabétique de Ph. de Thaon ds
Studer-Evans,
Anglonorm. lapidaries, p. 258 : Or finent les peres de T, Ensurquetut nostre
ABC);
xiies. « alphabet » (
La Vie d'Edouard le Confesseur, 2663-4, éd. Södergard, ds
Fr. Mod., 1953, t. 21, p. 216 : Les deos
abecés unt truvez, Ki furent mult bien cumpassez. [il s'agit de l'alphabet grec et de l'alphabet latin :
videt pavimentum utriusque alphabeti inscriptione signatum, ds
Vita S. Eduardi Regis, Migne, Patr. lat. CXCV, col. 757.]); 1170 « suite des lettres de l'alphabet » (
Le Roman du Mont-St-Michel, 831, par G. de Saint-Pair, éd. Fr. Michel, ds T.-L.,
s.v. : Escrit i esteit l'
abeiceis Par le sablum qui est tot freis).
De
a b c, 3 premières lettres de l'alphabet;
cf. au sens de « ordre alphabétique » :
ixe-
xiiies. (
Catalogi bibliothecarum, éd. Ruf. 60, p. 182, 41, ds
Mittellat. W., s.v. ab(e)c(e) 19, 29 : glossa per a b c composita);
xiiies. au sens de « alphabet » (
Aurora consurgens quae dicitur aurea hora, praef. p. 185, 14, ds
Mittellat. W. s.v., 19, 59 : stolidi ... naturam ignorantes, legere tamen scientes A. B. C. D.); à rapprocher de l'a. fr.
abeçoy « alphabet » (dep. 1287 ds
Gdf.).
HIST. − Entré dans la lang. au
xiies. avec le sens d'« œuvre composée d'après l'ordre alph. » (
cf. étymol.),
abécé n'a pas survécu dans ce sens. Les 2 autres signif. apparues à la même époque (
cf. étymol.) sont toujours vivantes dans la lang. contemp. (
cf. sém. A), de même que l'emploi fig. (1
reattest.
Rich. 1680),
cf. sém. B.
− Rem. Besch. 1845 signale que
abécé se disait aussi pour ,,désigner la clef d'un chiffre, d'un alphabet de convention``.