A, subst. masc.
HIST. − A dérive, à travers le lat. et par l'intermédiaire peut-être de l'étrusque ainsi que d'autres alph. italiotes, des alph. gr. occ.
A est empl., dans certains expr., comme symbole et dans des sigles (dont la création ne cesse d'augmenter aux
xixeet
xxes.,
cf. sém. III). En ce qui concerne l'importance de cette lettre,
Besch. 1845 cite Voltaire : La lettre
a, chez presque toutes les nations, devint une lettre sacrée parce qu'elle était la première.
A.− A empl. dans certaines expr. −
1. Être marqué à l'A, à propos d'un homme de bonne réputation. 1
reattest., 1576
(FEW). 2. Ne savoir ni A ni B, 1
reattest. dans la lexicogr. ds
Rich. 1680, subsiste (
cf. sém. I) : Ci-dessous gît M. l'Abbé, Qui ne sçavoit ni
A ni B.
Ménag. (
Trév. 1752).
3. Une panse d'A, dès
Fur. 1690. L'expr. reste vivante (
cf. sém. I et
Rob.).
4. De A jusqu'à Z, 1
reattest. ds
Ac. 1798, subsiste.
5. L'ABC*.
B.− A empl. comme symbole. −
1. A, 1
relettre dominicale dans le Calendrier Julien (av. la réforme de Grégoire XIII, 1582) : Les Romains s'en étoient servi bien avant le temps de Notre-Seigneur. Cette lettre étoit la première des huit lettres nundinales, et ce fut d'après cet usage qu'on introduisit les lettres dominicales. (
Trév. 1771). Sert qqf. de lettre dominicale même au
xxes.,
cf. p. ex.
Missel vespéral romain par Dom Gérard et les Bénédictins de l'abbaye de Saint-Maurice et Saint-Maur de Clairvaux (Turnhout-Clairvaux, 1937; signalé par M. A. Goosse).
2. A, au
xviiies., marque de la monnaie de Paris, réputée du meilleur aloi (1
reattest. ds
Trév. 1771);
AA, marque de la monnaie de Metz de 1662 à 1794 (1
reattest. ds
Trév. 1752,
cf. aussi
Quillet). Au
xixes. cet emploi subsiste (
cf. sém. II G), au
xxeil n'est plus attesté.
− Rem. Pour l'emploi fig.
être marqué à l'A, p. allus. à la marque de la monnaie de Paris,
cf. sup. A 1.
3. Pour la philos. scolast., il désigne une prop. gén. affirmative. 1
reattest. ds
Trév. 1771, subsiste (
cf. sém. II C) :
A affirme, mais généralement, disent les logiciens (
Trév. 1771).
4. En méd., emploi attesté dep.
Trév. 1752 et jusqu'au
xixes. seulement (
cf. sém. II E) :
A, ã
ou
ãã, Abréviation dont on se sert en médecine pour
ana, c'est-à-dire, pour désigner une égale quantité des différents ingrédiens énoncés dans une formule :
par exemple prenez d'eau de lis et de syrop capillaire
ãã
une once, c'est-à-dire, de chacun une once (
Trév. 1771).
5. En chim.,
AAA signifient « amalgame ou opération d'amalgamer » (
Fur. 1690). Cet emploi disparaît apr. le
xviiies., et
A n'est plus en chim. que le symbole de l'azote et de l'argon (
cf. sém. II A 2).
6. Cf. aussi sém. II (
xixeet
xxes.).
C.− A empl. comme sigle. − Il l'était déjà dans l'Antiquité où il servait notamment d'abrév. pour les noms propres commençant par A sur les monuments ou les monnaies
(A. pour
Aulus, A. pour
Argos). Au
xviiies.,
cf. Trév. 1752 :
A. « accepté »;
A.S.P. « accepté sous protection »;
A.S.P.C. « accepté sous protection pour mettre à compte »;
A.P. « à protester ». . Pour les
xixeet
xxes.
cf. sém. III A et B.