ÉGAL, ALE, AUX, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. En parlant de personnes ou de choses que l'on compare
1. ca 1150
igal « (d'une valeur, d'une qualité) qui est la même dans plusieurs choses » (
Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 8539);
ca 1160
egal painnes... egal jugement (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 1282); 1641 subst. [
une]
vertu sans égale (
Corneille,
Horace, III, 2);
2. 1155 « (d'une personne) qui est de même rang qu'une autre; qui jouit des mêmes avantages » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 9754); 1595
à l'esgal de (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, livre 3, chap. 8, p. 1046); 1637 [
traiter qqn]
d'égal (
Corn.,
Exc[
use]
à Ariste ds
Littré);
3. ca 1165 « de même quantité, de même dimension » (
B. de Ste-Maure,
Troie, 1553 ds T.-L.);
cf. 1283
mesures ... egaus (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 746).
B. En parlant de personnes ou de choses dont on compare les différentes parties ou les états successifs
1. ca 1165 « égal, uni, plat » (
B. de Ste-Maure,
op. cit., 26228);
2. 1580 « qui ne présente pas de variation dans son développement » (
Montaigne,
op. cit., livre 1, chap. 28, p. 221 : une chaleur ..., temperée au demeurant et
égale);
3. 1651 « qui a les mêmes qualités qu'autrefois » (
Corneille,
Nicomède, IV, 5); 1671
Il est toujours égal à luy mesme (
Pomey).
C. En parlant de l'attitude de personnes envers d'autres personnes ou choses
1. 1641 « qui est impartial, sans préférence » d'où « indifférent » (
Corneille,
Horace, I, 1 :
Égale à tous les deux jusques à la victoire, Je prendrai part aux maux sans en prendre à la gloire);
2. 1663 « qui est objet d'indifférence »
La chose m'est égale (
Id.,
Sophonisbe, IV, 5). Réfection, d'apr. le lat. class.
aequalis de mêmes sens, des formes pop.
uel, oel, evel, ivel (
ca 1119
Ph. de Thaon,
Comput, 270 ds T.-L.), issues de cet étymon.