ÉCORCHER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1155 « dépouiller de sa peau (une personne) » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 3413); 1160-74 «
id. (un animal) » (
Id.,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 567 : Le cerf
aveient escorchié); 1796
l'écorché B.-A. part. passé subst. (
Diderot,
Essai sur la peinture, I ds
Rob.);
b) 1193-97 fig.
escorchier les povres gens (
Hélinant de Froidmont,
Vers de la Mort, éd. Fr. Wulff et E. Walberg, XL, 6); en partic. 1673 « demander un prix excessif »
écorcher les malades (
Molière,
Malade Imaginaire, I, 1);
2. 1205-50 « blesser en entamant » ici pronom.
les meins s'escorca (
Renart, éd. E. Martin, XIII, 992),
cf. ca 1230
le cul escorche (
Eustache le Moine, 176 ds T.-L.); 1598 « détériorer en entamant la surface »
muraille escorchée (
Coutumes de St Mihiel, titre
xii, v ds
Nouv. Coutumier gén., éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 1057);
3. 1280 « causer une sensation désagréable » (
Clef d'Amors, 304 ds T.-L. : biau parler langue n'
escorche); 1665
écorcher les oreilles (
Boil.,
Héros de roman ds
Littré);
4. 1532 « mal prononcer une langue, l'estropier »
Tu escorches le latin (
Rabelais,
Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. 6, p. 34). Du b. lat.
excorticare « écorcer », formé sur le lat. class.
cortex « enveloppe; tout ce qui couvre ».