ÉCLATER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1150
esclater « se séparer de » (
Lapidaire ds
Studer-Evans, p. 30, 58), emploi isolé;
b) 1176-81 « se rompre, s'émietter (d'une lance) » (
Chr. de Troyes,
Lancelot, éd. M. Roques, 3590) − 1306,
G. Guiart,
Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 2291;
c) 1552
s'éclatter « se rompre avec violence » (
Rabelais,
Quart Livre, LVI, éd. R. Marichal, p. 229) − 1783,
Buffon,
Hist. nat. des minéraux, t. 1, p. 262; 1564
esclater « se rompre avec violence et avec bruit, en projetant des fragments » (
Rabelais,
Cinquième Livre ds
Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 64);
d) 1552
s'éclater de rire (
Id.,
Quart Livre, Prol., éd. R. Marichal, p. 25) − 1798,
Ac.; 1640
esclater de rire (
Oudin Curiositez);
2. ca 1330
esclatants « qui s'emporte » (
G. de Digulleville,
Pèlerinage vie hum., 615 ds T.-L.), attest. isolée; de nouv. 1643
éclater « s'emporter bruyamment » (
Corneille,
Pompée, IV, 1);
3. a) ca 1480
esclatant au fig. « brillant, remarquable » (
G. Coquillart,
Droitz nouveaulx, 18 ds
Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 128);
b) 1643
éclater « apparaître de façon manifeste; se manifester avec évidence » (
Corneille,
Pompée, III, 2);
4. 1538
esclatant « qui fait un grand bruit » (Est. ds
FEW t. 17, p. 142 b); 1671 « faire entendre un bruit violent et soudain » (
Pomey);
5. 1564 « briller d'un vif éclat » (
Thierry); 1578
esclatant « qui brille avec éclat » (
R. Garnier,
Marc-Antoine, I, 70 ds
Œuvres, éd. W. Foerster, t. 1, p. 155);
6. 1640
éclater « se manifester tout à coup en un début brutal » (
Corneille,
Horace, IV, 4). De l'a. b. frq. *
slaitan « fendre, briser »,
cf. l'a h. all.
sleizan « déchirer » (
Graff t. 6, col. 817), all.
schleißen, aujourd'hui seulement dans les dér.
verschleißen « user (des vêtements) »,
zerschlissen « usé (de vêtements) ».