ÉTAT, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1213 subst. masc.
estate « manière d'être à un moment donné d'une chose ou d'une personne » (
Fet des Romains, L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 14);
2. 1467
estat « liste énumérative constatant la condition des choses (ou personnes) à un moment donné » (
Lettre de Louis XI, III, 172 ds
Bartzsch, p. 107).
B. 1. 1285 « situation sociale ou professionnelle, condition » (
Rose, éd. F. Lecoy, 6233); fin
xives. « charge, position » (
E. Deschamps,
Balade, éd. Queux de Saint-Hilaire, 195, 9, t. 2, p. 14);
2. ca 1376
estat « condition politique et sociale en France sous l'Ancien Régime » (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, § 152 : trois
estas);
3. [1549 « ensemble des qualités qui distinguent l'individu dans la cité et dans la famille » (
Est. d'apr.
FEW t. 12, p. 249
a)]; 1756
état civil « condition des personnes d'après leur naissance » (
Encyclop. t. 6, p. 19
a).
C. 1. Ca 1500 « nation soumise à une même autorité » (
Ph. de Commynes,
Mém., éd. J. Calmette, t. 3, p. 32);
2. [1549,
Est. d'apr.
FEW t. 12, p. 250
a] spéc. 1594
Secretaire d'Estat (
Satyre Ménippée, éd. Ch. Read, p. 68). Empr. au lat. class.
statǔ
« action de se tenir », « position, situation », souvent associé aux termes
civitas, imperium d'où le b. lat. « état, forme de gouvernement » (
Blaise) avec peut-être infl. de l'ital.
stato « forme de gouvernement » (1300-13,
Dante,
Inf., 27 ds
Tomm.-Bell., v. aussi
FEW t. 12, p. 251, note 10) et « administration d'une société » (1537-40,
Guicciardini,
Stor., 9, 457 ds
Tomm.-Bell.); b. lat. jur. « statut d'une personne », lat. médiév. « inventaire » (
xiiies. ds
Nierm.);
cf. Gœlzer ds
Arch. Lat. Med. Aev. t. 2, 1926, pp. 39-40.