| ÉBAT, subst. masc. Gén. au plur. [Appliqué le plus souvent aux enfants] Jeu, divertissement qui consiste à se livrer à des mouvements folâtres exprimant la joie de vivre. Ébats enfantins, puérils. Prendre ses ébats. Se divertir (généralement en plein air) en folâtrant et en gambadant. Ces chères enfants auront un beau temps pour prendre leurs ébats (France, Bonnard,1881, p. 437):1. Toujours je la connus pensive et sérieuse;
Enfant, dans les ébats de l'enfance joueuse
Elle se mêlait peu, parlait déjà raison;
Et quand ses jeunes sœurs couraient sur le gazon,
Elle était la première à leur rappeler l'heure,
À dire qu'il fallait regagner la demeure; ...
Sainte-Beuve, Poésies,1829, p. 95. ♦ Ébats amoureux. Plaisirs, jeux de l'amour : 2. Ils montraient plus d'intérêt pour les ébats amoureux d'autrui que pour les leurs, et ils en parlaient volontiers, avec une grande liberté de langage.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 25. − Au sing., rare ♦ Lang. littér. ou poét. Le soir, il arrivait une heure où tout ébat cessait (Fromentin, Dominique,1863, p. 49). ♦ Domaine techn.CHASSE. Promenade des chiens. Mener les chiens à l'ébat. Et soudain approchaient les pas des valets qui ramenaient les chiens de l'ébat (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 93).MÉCAN. Jeu d'une pièce mécanique par rapport à une autre (cf. Andrade, Horlog., 1924, p. 88 et Pierreh. 1926). Prononc. et Orth. : [eba]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1280 « amusement » (Clef d'Am., 529 ds T.-L.). Dér. du rad. de ébattre*. Fréq. abs. littér. : 150. |