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ZEUGMA, ZEUGME, subst. masc.
A. − GRAMM. ,,Construction qui consiste à sous-entendre dans un énoncé un élément (monème ou syntagme) exprimé dans un énoncé voisin: L'Océan était vide et la plage déserte. (musset.)`` (Mounin 1974).
B. − RHÉT. Procédé stylistique consistant à rattacher syntaxiquement à un mot polysémique deux compléments (ou plus) qui ne se construisent pas de la même façon ou qui ne correspondent pas au même emploi de ce mot. Le zeugme (...) confère à l'expression plus de souplesse et plus de vivacité. Si Flaubert se permet d'écrire: ... Je trouve les vers plus tendres que la prose et qu'ils font bien mieux pleurer. ... et si Mauriac nous dit: ... Je m'étonnais de son aménité et que ses yeux fussent rougis par les larmes. ... nous ne verrons plus, dans ces formes mixtes, qu'une figure permettant de présenter tour à tour une substance et une action, ce qui confère au nom le caractère d'une image statique et ce qui déclenche, à travers le verbe, les effets émotifs de la vie (Morier1961).Soit la phrase suivante, de Matzneff (Mes amours décomposées): Elle [Danièle] est pulpeuse, sensuelle, protestante. Par rapport au thème Danièle, représenté par le mot Elle dans la phrase, les deux premiers qualifiants, pulpeuse et sensuelle, sont parfaitement homogènes. En revanche, leur est immédiatement coordonné, par une juxtaposition absolument contiguë, un troisième qualifiant, protestante, qui appartient à un tout autre registre de signification que les deux précédents. C'est en cela que consiste le zeugma (G. Molinié, Dict. de rhét., Paris, Le Livre de poche, 1992, p. 338).V. attelage C 3 b ex. de Morier 1961.
Rem. Le zeugme coordonnant des éléments qui ne se construisent pas syntaxiquement de la même façon est considéré comme une faute par les grammairiens.
Prononc.: [zøgma], [zøgm]. Étymol. et Hist. 1380 zeume (Roques t. 2, no13664); 1754 le zeugma (Encyclop. t. 4, p. 78, s.v. construction); 1765 zeugme (Encyclop. t. 17); 1803 zeugma (Boiste). Empr. au lat. tardifzeugma, terme de gramm., empr. au gr. ζ ε υ ̃ γ μ α « id. », évol. sém. de ζ ε υ ̃ γ μ α « tout ce qui sert à joindre », « joug », « lien », dér. de ζ ε υ ́ γ ν υ μ ι « attacher au joug », « unir, joindre ».