| WERTHÉRIEN, -IENNE, adj. A. − LITT. Qui a trait à Werther, héros romantique de Goethe, atteint du mal du siècle et victime d'un amour malheureux pour la femme d'un ami. Pourtant comment saurait-il [Goethe] désavouer son Werther, sans renier en même temps le temps de sa jeunesse (...). Aussi lui répugnait-il de ne voir dans son roman que l'œuvre représentative d'une époque depuis longtemps dépassée, de l'époque « werthérienne » (B. Grœthuysen, Préf.ds Goethe, Romans, Paris, Gallimard, 1966 [1954], p. XI). B. − (Celui, celle, ce) qui présente des ressemblances avec le personnage de Werther, son amour de la nature, son romantisme exalté et mélancolique. Héros werthérien; période werthérienne d'un auteur. Le sentiment de la nature reflète ses désespoirs comme ses exaltations. En face de la plaine nordique, pluvieuse et morne, il [Anton Reiser] connaît un accablement très werthérien: la solitude du moi, incapable de s'échapper à lui-même, s'accentue devant l'immensité (Béguin, Âme romant., 1939, p. 35). Prononc.: [vε
ʀteʀjε
̃], fém. [-jεn]. Étymol. et Hist. 1840 (Sainte-Beuve,
Œuvres, II, p. 309 ds Quem. DDL t. 21: cette génération werthérienne). Dér., au moy. du suff. -ien*, de Werther, nom du personnage romantique, exalté, d'une sensibilité excessive et morbide, du roman épistolaire de Goethe, Die Leiden des jungen Werthers (Les Souffrances du jeune Werther), 1774. Bbg. Quem. DDL t. 13, 21. |