| VULGARISATION, subst. fém. A. − Fait de diffuser dans le grand public des connaissances, des idées, des produits. Synon. diffusion, propagation.Vulgarisation artistique, musicale; vulgarisation des connaissances, de la culture, de l'enseignement, des idées; instrument de vulgarisation. Je prie Henry Houssaye de m'envoyer une brochure qu'il vient de publier sur le mot de Cambronne (...) je parais très-désigné pour lire sa brochure, ayant tellement contribué, dit-on, à la vulgarisation du Mot (Bloy, Journal, 1907, p. 354).Le développement de l'égalité sexuelle par les vagues de sport, la mise à nu des femmes dans les music-halls, la vulgarisation de la poudre de riz, des massages et du bas de soie ont tué le mystère indispensable à la primauté féminine et à l'éclat du parisianisme (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 183). − En partic. Fait d'adapter des notions, des connaissances scientifiques ou techniques afin de les rendre compréhensibles au non-spécialiste; reformulation d'un discours spécialisé qui consiste généralement à le débarrasser de ses difficultés spécifiques, de ses caractères techniques afin de le rendre accessible au grand public. Livre, manuel, revue de vulgarisation; vulgarisation médicale, scientifique. Il y a une vulgarisation noble, qui respecte les contours de la vérité scientifique, et qui permet à des esprits simplement cultivés de se la représenter en gros (Bergson, Deux sources, 1932, p. 253). B. − Péj. Fait de devenir, de rendre vulgaire, banal ou trivial; fait de perdre sa distinction. Vulgarisation d'une personne, d'un milieu, d'un paysage, d'un spectacle; vulgarisation du goût. C'est à Delaroche et à Meissonnier que nous devons cette mesquinerie et cet encanaillement, cette vulgarisation de l'art (Péladan, Décad. esthét., Salon de 1883, 1888, p. 139).Je ne retrouve plus (...) cette puanteur noble et ces sourires de pègre sentimentale qui honorent encore aujourd'hui Marseille ou Hambourg. La vulgarisation a déferlé sur ces chaînes de décrépitude (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 136). Prononc. et Orth.: [vylgaʀizasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. 1846 « action de mettre à la portée de tous » (Michelet, Peuple, p. 80); 1867 ouvrages de vulgarisation (Zola, Th. Raquin, p. 19). B. 1888 « fait de rendre vulgaire, de faire perdre toute distinction » (Péladan, loc. cit.). Dér. de vulgariser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 46. |