| VOYANCE, subst. fém. A. − PARAPSYCHOL. Faculté de percevoir des phénomènes hors de portée des sens naturels, de connaître le passé, l'avenir. Synon. double vue*, seconde vue*.Don de voyance. De nouveau le problème de la possibilité métaphysique de la voyance s'impose à moi (à propos du cas de MlleP.). Toute prophétie est vision et porte sur une scène devenue présente. Le voyant (...) devient contemporain d'un autre présent, d'un présent qui n'est pas celui de son corps (G. Marcel, Journal, 1919, p. 192).Le talent du nele [médecin] est considéré comme inné, et consiste dans une voyance qui découvre immédiatement la cause de la maladie, c'est-à-dire le lieu d'enlèvement des forces vitales, spéciales ou générales, par les mauvais esprits (Lévi-Strauss, Anthropol. struct., 1958, p. 207). B. − P. anal. Aptitude du poète, de l'artiste à saisir les choses au-delà de leur apparence. Il s'agissait pour lui [Picasso] de voir ce qui voit, de libérer la vision, d'atteindre à la voyance. Il y est parvenu (Éluard, Donner, 1939, p. 96).Nous avons tenté la « récollection » des intentions du poète [Rimbaud] en notant dans ses compositions à travers le traitement du langage en général et certains groupes syntaxiques privilégiés, un système de relations caractéristiques permettant d'éclairer le cheminement à la fois inconscient et méthodique de la voyance (G. Gorcy, Des choses vues à la voyance: Rimbaud et l'expression du concret dans les Poésies, Nancy, Faculté des Lettres, 1966, p. 288). Prononc.: [vwajɑ
̃:s]. Étymol. et Hist. 1829 « faculté pour certains médiums d'avoir les visions, de voir les événements passés ou futurs » (Boiste). Dér. de voyant* (étymol. A 1 c); cf. a. et m. fr. veance « vue » (1235, Huon de Mery, Tornoiem. de l'Antechrist, 1412 ds Gdf.) − xves., ibid. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. François (A.). La Dés. « ance » dans le vocab. français... Genève; Lille, 1950, p. 77. |