| * Dans l'article "VOLUTE,, subst. fém." VOLUTE, subst. fém. A. − 1. ARCHIT. Motif d'ornementation formé d'un enroulement en spirale, caractéristique notamment des chapiteaux ioniques et corinthiens. [Les] chapiteaux [de la tour de l'église de Germigny] n'offrent plus la distribution de feuilles du corinthien, les volutes manquent (Lenoir, Archit. monast., 1856, p. 166).Les volutes italiennes s'enroulent autour du gothique tardif (Morand, Londres, 1933, p. 12).V. ionique ex. 1. ♦ P. métaph. Le musicien [dans la Messe du Couronnement] peut donner libre cours à sa tendresse, à son brio, à ce déroulement de volutes charmantes qui sont comme la fleur spontanée de son art (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p. 230). − P. anal. ♦ Ornementation en spirale exécutée dans différents matériaux. Une grille en fer battu, à riches volutes (Gautier, Fracasse, 1863, p. 290).Les fauteuils [Restauration] utilisent volontiers la simple volute, en guise de console d'accotoirs (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 147).Loc. En volute. Enroulé en spirale. Dragons à queue en volute (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 182). ♦ Dessin d'ornement en spirale. Le dessin est plus actif à l'égard de ce qu'il enserre qu'à l'égard de ce qu'il exfolie. Le poète le sent qui s'en va habiter l'anse d'une volute, retrouver la chaleur et la vie tranquille dans le giron d'une courbe (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 138). 2. MENUIS. ,,Première partie de limon en bas d'un escalier, qui forme enroulement, et sur laquelle on pose le pilastre de la rampe en fer`` (Barb.-Cad. 1963). Loc. En volute. [La marche de départ d'un escalier] est dite en volute lorsqu'elle se prolonge en arc de cercle autour du départ de la rampe (Vocab. de l'Archit., Paris, Impr. nat., 1972, p. 39). 3. LUTHERIE. Élément décoratif en forme de spirale par lequel on termine le chevillier des instruments à archet modernes ou de leurs prédécesseurs immédiats (d'apr. Mus. 1976). Volute d'une viole, d'un luth. Pour obtenir [la forme définitive du violon] (...) le manche fut rétréci en raison du nombre des cordes, et une volute remplaça les têtes sculptées à l'extrémité du cheviller (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 2).V. chevillier rem. s.v. cheville ex. de Suarès. 4. TECHNOLOGIE a) AUTOMOB. ,,Coquille en tôle, dont la section variable est mathématiquement déterminée, utilisée pour guider l'écoulement d'un fluide`` (Automob. 1986). b) HYDRAULIQUE Conduite enroulée en spirale, située au dessus des aubages, qui va jusqu'au pavillon et qui reçoit le liquide de la roue et transforme son énergie de vitesse en énergie de pression (d'apr. Peyroux Techn. Métiers 1985). [Le liquide] entre dans la roue au moyen d'une ou de deux ouïes et en sort à travers un diffuseur à aubes fixes; l'ensemble est généralement complété par une volute (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t. 46, 1975, p. 9703, s.v. pompe). B. − P. ext. [Le plus souvent au plur. et suivi d'un compl. prép. de] Ce qui est en forme de spirale; chose recourbée ou partie recourbée de quelque chose. Volutes du lierre, du liseron; volutes blanches, bleues de la fumée; volutes d'encens, de poussière; s'enrouler en volutes. Par la fenêtre le ciel s'aperçoit, d'un rose délicat comme si sur les volutes des nuages, des roses avaient été effeuillées (Estaunié, Bonne Dame, 1891, p. 193).Il était fier de ses moustaches, et il y avait de quoi: (...) elles (...) s'infléchissaient en deux volutes harmonieuses, pour prendre enfin leur essor, flotter dans l'air ainsi que des fils de la Vierge (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 122). − Loc. En volute. Synon. de recourbé, enroulé.Un bel écureuil en gilet blanc, la queue en volute par-dessus la tête (La Varende, Contes fervents, Meurtrier, 1948, p. 117). − En partic. [À propos d'une vague, d'un brisant, d'une lame] ,,Partie de la lame qui se retourne avant de se briser`` (Soé-Dup. 1906). Il se sentait comme fasciné par ces grandes volutes brillantes (...) qui se déroulaient à perte de vue tout le long des grèves immenses (Loti, Spahi, 1881, p. 61). C. − CONCHYLIOL. Mollusque gastéropode prosobranche vivant dans les mers chaudes et dont la coquille est ovalaire, fusiforme, avec une columelle plissée et dépourvue d'opercule; p. méton., coquille de ce mollusque. Les gastéropodes, pourvus d'une trompe longue ou courte, n'ont point de mâchoires du tout; tels sont les buccins, les murex, les volutes (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 298). REM. 1. Volutidés, subst. masc. plur.,conchyliol. Famille de mollusques gastéropodes dont le type est la volute. Famille des Volutidés (coquille turriculée ou enroulée − ouverture échancrée en avant − columelle plissée obliquement) (A. Granger, Hist. nat. de la Fr., t. 6, 1884, p. 91). 2. Volution, subst. fém.,hapax. Il rêvait d'être le Champollion des événements historiques envisagés comme les hiéroglyphes divins d'une révélation par les symboles (...). Le pauvre Leverdier en avait tremblé dans sa peau dès la première ouverture, puis les volutions oratoires de son prophète l'avaient insensiblement enroulé à cette conception qu'il avait fini par juger sublime (Bloy, Désesp., 1886, p. 130). Prononc. et Orth.: [vɔlyt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1545 archit. (Van Aelst, trad. de S. Serlio, Reigles generales de l'Archit., 34 vod'apr. M. Cagnon, S. Smith ds Cah. Lexicol. no19, p. 107); 2. 1748 p. métaph. longue perruque en volutes (Diderot, Les Bijoux indiscrets, p. 66). B. 1752 zool. (Trév.). Empr. à l'ital.voluta, att. comme terme d'archit. dep. av. 1452 (L. B. Alberti d'apr. Cort.-Zolli), lui-même empr. au lat. voluta, terme d'archit. (Vitruve), part. passé fém. subst. de volvere « rouler, enrouler ». Fréq. abs. littér.: 188. DÉR. Voluter, verbe,rare. a) Empl. trans.
α) Enrouler en volute. Il n'y avait que lui pour voluter un accroche-cœur noir [à ses clientes] (D'Esparbès, Lég. outil, 1903, p. 202).Empl. pronom. S'enrouler en volute. La nef arrive, elle repart. Elle demeure sur la même gouttelette d'eau qui (...) se grossit et se volute (Kahn, Conte or et sil., 1898, p. 204).Part. passé en empl. adj. Façades à pignons volutés ou taillés (Hugo, Rhin, 1842, p. 60).
β) Fil. de la soie, vx. Dévider le fil des fusées. (Dict. xixeet xxes.). b) Empl. intrans. Faire des volutes. La lumière qui se filtre par la verdure tendre des marronniers s'en vient voluter autour de ses formes que la marche ondule (Moréas, Le Thé chez Miranda, 1886, p. 17 ds Rheims 1969).− [vɔlyte], (il) volute [-lyt]. Att. ds Ac. 1798. − 1resattest. a) trans.
α) 1731 « dévider le fil des fusées (de soie) » (Corneille),
β) 1876 « enrouler en forme de volute » (Lar. 19e), b) 1766 intrans. « faire des volutes » (J.-M. Papillon, Traité hist. et prat. de la grav. sur bois, t. 2, p. 214); de volute, dés. -er. BBG. − Hope 1971, p. 227. |